A propos de l'éjaculation précoce


L’éjaculation précoce est un sujet compliqué et tabou qui concerne à peu près quatre millions de français, soit 20% des hommes.

Qu’est-ce qu’une éjaculation précoce?
Il s’agit d’un dysfonctionnement érectile, le trouble de la sexualité masculine le plus fréquent. L’autre étant le problème d’érection. L’éjaculation précoce se traduit par une éjaculation qui intervient trop tôt, avant que l’homme ou son/sa partenaire ne le souhaite et ce de manière répétée ou récurrente. Egalement, l’homme reconnaît avoir du mal à contrôler et retenir l’éjaculation, le tout apportant son lot de répercutions psychologiques négatives.

Il faut noter cependant qu’une éjaculation précoce lors des premiers rapports sexuels ou d’une nouvelle relation est normale. Il en va de même si vous n’avez pas eu de relations sexuelles durant une longue période. Elle devient un réel problème lorsqu’elle constitue une gêne réelle pour l’un ou l’autre des partenaires.

Egalement, il faut distinguer l’éjaculation précoce primaire qui est présente à chaque rapport, avec des partenaires différents et durant toute la vie; et l’éjaculation précoce secondaire qui n’était pas présente et survient subitement. Dans ce cas elle est associée à une maladie sous-jacente comme un soucis de prostate, un trouble érectile ou neurologique ou encore psychologique.

Les causes
Les causes sont généralement une combinaison physique et psychologique, bien que l’origine puisse provenir d’un problème neurologique ou encore génétique.

En outre, elle peut provenir d’une hyper sensibilité du gland, d’une hyper excitabilité créant un réflexe d’éjaculation; des troubles nerveux dans le cerveaux (les récepteurs de la sérotonine); une inflammation de la prostate; une hyperthyroïdie (anomalies de la glande thyroïde); d’une maladie neurologique quel que la sclérose en plaque.

Cependant, aucunes études ne permet de mettre l’une ou l’autre de ces causes comme principale. Dans tous les cas, il est vivement conseillé de consulter un médecin compétent.

Les conséquences
Ce problème est difficile à appréhender seul. Les hommes concernés vivent cet état en silence et seul, honteux d’en parler à leurs proche ou médecin; ils entrent alors dans une spirale négative qui impacte autant leur image d’eux-mêmes, leur estime personnelle et bien sûr, leur vie sexuelle. Tout cela menant à un état de dépression, d’anxiété voir d’un repli sur soi-même en évitant toutes relation amoureuses.

Les symptômes
L’éjaculation survient avant la pénétration ou dans la minute qui suit celle-ci. L’homme n’arrive pas à retarder son éjaculation et ce à chaque rapports.

La conséquence, comme dit, est une grande détresse, l’installation de la frustration sexuelle et une gêne lors des rapports sexuels.

Selon une étude, 90% des hommes concernés éjaculent en moins d’une minute; de 30 à 40% avant les 30 premières secondes et 10% entre une et trois minutes après la pénétration. 5% des hommes éjaculent avant même la pénétration.

Les personnes à risque
Les facteurs menant à ce trouble érectile ne sont pas bien connus. Une certitude cependant, c’est qu’elle ne s’aggravera pas avec l’âge, au contraire, elle aura tendance à s’atténuer avec le temps et l’expérience. Elle est plus souvent présente chez les jeunes hommes et au début d’une relation.

Les facteurs à risque
Plusieurs facteurs favorisent ce trouble, entre autre l’anxiété, surtout lorsqu’il s’agit de gérer les attentes de son partenaire ou ses propres envies. Le fait d’avoir un nouveau partenaire est également dans le top des causes avouées par les personnes concernées. Le sevrage ou l’abus de médicaments ou de drogue, notamment les opiaciés, les amphétamines ou encore les dopaminergiques. L’abus d’alcool reste l’une des causes majeures.

Prévention et traitement
La bonne nouvelle c’est qu’il existe des traitements à ce syndrome. On y retrouve différents médicaments, un traitement psychologique et comportemental. L’idéal étant de se faire accompagner d’un sexologue.

Selon une étude, seul 15% des hommes atteints osent en parler et seulement 5% d’entre eux sont suivis et traités. Vous l’aurez compris, la majorité d’entre eux ne se traitent pas ou essayent les médicaments achetés en ligne provenant d’Europe de l’Est ou d’inde, bien plus onéreux qu’en pharmacie et souvent dangereux pour la santé.

Bien souvent, lorsque l’éjaculation précoce est passagère ou peu importante pour les partenaires, le traitement repose sur des conseils psychosexuels. Ainsi, l’on peut conseiller au patient ces différents conseils :

Stimuler le pénis jusqu’à ce que l’éjaculation soit imminente, de marquer une pause pour faire retomber l’excitation avant de recommencer.

D’exercer une pression manuelle à la base du gland durant le rapport lorsque les signes se font ressentir. Il est conseillé de presser le gland entre le pouce et l’index durant 2 à 3 secondes pour arrêter le réflexe d’éjaculation.

Ces exercices doivent être pratiqué de manière régulière pour parvenir à agir sur le contrôle de l’éjaculation; l’idéal étant d’arriver à tenir +/- 20 minutes avant d’éjaculer.

Sur le plan des médicaments la dapoxétine a été mise sur le marché en 2013. Elle fait partie des inhibiteurs sélectifs de la rupture de la sérotonine. Elle est commercialisée sous le nom de Priligy et recommandée pour les hommes âgés de 18 à 64 ans et légale dans 25 pays… Les états unis ne l’ont pas encore approuvée.

La dapoxétine n’est pas considérée comme un anti dépresseur, le corps ayant évacué les traces du médicament à peu près 20h après sa prise. Elle agit rapidement (entre 1 et 2h après la prise) et permet de multiplier par trois le délai usuel entre la pénétration et l’éjaculation après un traitement de 12 semaines.

En France, ce médicament existe en deux dosages sous forme de comprimé à prendre à la demande entre 1 et 3h avant l’activité sexuelle.

Le traitement est délivré sur ordonnance et n’est pas pris en charge par l’assurance maladie. Les effets indésirables sont des nausées, maux de tête, diarrhée et étourdissement.

Hormis ce médicament, les produits à base de lidocaïnes en gel ou spray sont plutôt efficaces. Ils servent à anesthésier le gland et donc à retarder l’éjaculation due à une stimulation. Il est conseillé d’appliquer ce produit une vingtaine de minutes avant l’acte sexuel et de laver le sexe avant le dit rapport.

La prise en charge psychosexuelle, réalisée par un sexothérapeute ou psychothérapeute, consiste à pratiquer une activité sexuelle volontairement interrompue, avant l’éjaculation et au moment du stress du résultat de l’acte. A force, il devient de plus en plus aisé de ressentir l’arrivé au point de non-retour, permettant un meilleur contrôle. L’efficacité est toutefois relative, dépendant de l’état d’esprit de l’homme et du couple.

Un remède de « grand-mère » consiste en une crème à base de clou de girofle et ginseng. Appliquée sur l’extrémité du pénis une heure avant le rapport sexuel, cette crème permet d’augmenter la durée des rapports au prix d’une légère sensation de brûlure dans certains cas. La composition usuelle est des extraits de clou de girofle, de racine de ginseng, de cannelle et de racine d’angélique officinale.


Quelques conseils
Cessez de vous débattre comme le diable
En effet, le va et vient vigoureux n’est pas la seule source de plaisirs et est, par contre, la cause de l’éjaculation. Prenez votre temps et apprenez à changer de rythme autant que de position.

Passez de la tension au plaisir
L’éjaculation est souvent vécue comme le soulagement des tensions, et donc considérée comme une décharge rapide. Apprenez à jouer avec l’excitation pour la faire durer. A ce titre, recherchez les sensations de plaisirs, entre autre grâce à la masturbation. Installez-vous confortablement avec l’objectif clair de vous arrêter systématiquement avant l’éjaculation. Votre but étant de prendre du plaisir au lieu de soulager la dite excitation sexuelle.

Essayez la distraction cognitive
Lorsque l’excitation monte, focalisez votre attention sur autre chose, n’importe quoi pourvu que ce ne soit ni sexuel ni en rapport avec votre partenaire. Cette pratique est un peu dévalorisante pour la partenaire mais est très efficace.

Apprenez à vous détendre
La contraction musculaire est un réflexe qui accélère la venue de l’orgasme. Pendant le coït, l’homme contracte les muscles autour du sexe pour augmenter la qualité de son érection; les relâcher va permettre d’abaisser le niveau d’excitation. Il s’agit d’un apprentissage qui passe par la masturbation. La détente vient plus aisément lorsque l’on cesse de se focaliser sur l’acte sexuel.

Choisir les bonnes positions
La relation sexuelle est une chorégraphie corporelle. Si vous souhaitez la faire durer, commencez par les positions à moindre risque et finissez par celles qui vous mènent à l’orgasme. Privilégiez les positions ou la femme est sur l’homme, lui laissant ainsi le contrôle du rythme ainsi que la profondeur.

Évitez certaines positions
Certaines positions favorisent l’excitation trop rapide… la levrette est ainsi à proscrire, la vision des fesses stimulant le désir de donner de grands coups de bassin…

Economisez-vous
Essayez le « stop and go », c’est à dire d’arrêter l’acte sexuel lorsque l’orgasme devient trop pressant. Retirez-vous de votre partenaire, stimulez le(a) à la main ou passez au cunnilingus/fellation pour le(a) garder excité(e), et reprenez l’acte une fois l’excitation retombée.


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