La peur de l'engagement


Je sais, je vous ai dit plus haut que cette peur était intimement liée aux deux peurs primaires… et c’est VRAI… et en même temps c’est faux. C’est pourquoi j’aimerais m’attarder un peu sur cette peur qu’il faut à tous prix identifier, si tant est que vous ayez cette crainte à un moment ou à un autre autour d’une relation potentielle. Si elle est liée à la peur de perdre une certaine autonomie ou d’être abandonné… c’est « ok », on a déjà expliqué d’où cela provient et ci—bàs comment l’appréhender. Mais il existe d’autres causes qui peuvent en être la source. Et c’est de ces causes que j’aimerais parler un peu… même beaucoup.

Identifier la cause
Pour identifier la peur de l’engagement, je vous invite à vous poser quelques questions simples. 

Avez-vous toujours eu peur de vous engager ou est-ce « la première fois », et dans ce cas, qu’est-ce qui vous fait peur ? Encore plus si vous n’aviez pas cette peur dans vos relations précédentes…

Est-ce que cette peur est liée à votre partenaire potentiel ou actuel ; ou au contraire est-elle liée à vos précédentes relations ? Est-ce que votre passé familial pourrait-y-être lié ?

Les causes de la peur de l’engagement…
Les réponses potentielles à ces questions simples sont les causes de votre peur de l’engagement… et j’aimerais parcourir quelques réponses récurrentes.

Vous pourriez ne pas avoir confiance en votre partenaire actuel ou potentiel à cause d’avoir été trompé dans une (ou plusieurs) précédentes relations.

Vous pourriez avoir du mal à vous attacher parce que vos parents ont divorcé lorsque vous étiez enfant et vous en avez souffert (il est même probable que vous en souffriez encore, puisque la peur de l’engagement est présente).

Vous pourriez avoir du mal à vous attacher à un partenaire parce qu’il ne correspond pas à votre idéal….et curieusement, votre idéal est très proche de l’un de vos parents. Généralement la femme recherche un homme qui « ressemble » à son père, tandis que l’homme recherche une femme qui « ressemble » à sa mère. Tant sur le plan physique que de son attitude… parfois les deux cumulés, rendant la recherche de partenaire très compliqué.

Votre relation en cours ne fonctionne peut-être pas comme vous le souhaiteriez… 

Toutes ces raisons sont les plus communes à la peur de l’engagement… et ce serait bien d’essayer de comprendre leur origines pour pouvoir les travailler et les dépasser, ou au moins s’en accommoder, les atténuer et pouvoir vivre comme vous le souhaitez… non ?

Les origines de la peur de l’engagement
La plus part des causes de l’engagement sont à rechercher…. Dans la relation de nos parents que nous cherchons à reproduire. Hé oui, nous cherchons inconsciemment à imiter nos modèles et à reproduire les schémas que nous connaissons… parce qu’ils sont rassurants pour nous. Et ce, même si la relation que nous cherchons à copier n’est pas la plus épanouissante. Pourquoi ? Parce que notre cerveau connaît ces situations et à l’habitude de vivre avec. Et comme il n’aime pas le changement… il cherche à retourner à ce qu’il connaît. SAUF si VOUS décidez que vous voulez autre chose, mais on en parle après. Revenons aux origines et au pourquoi du comment….

Dans les autres causes peuvent se trouver la peur de perdre sa liberté… parce que votre père ou mère a été « l’esclave » de sa relation, dans son couple…. Sans être heureux. Dès lors ce n’est pas tant la peur expliquée précédemment mais bien la peur de reproduire cette situation et d’être vous-même dans la position de victime « obligée », puisque vous avez vécu et vu une relation ou l’un était l’esclave de l’autre. Et par protection, vous ne voulez pas être en couple pour ne pas passer de « libre » à « esclave », schéma qui vous a été montré et démontré durant votre enfance. Et comme vous ne « connaissez rien d’autre », que vous n’avez pas vécu une relation harmonieuse… vous ne voyez pas d’autres alternative. La conséquence est la peur de vous engager. 

Vous pourriez également avoir du mal à vous attacher à l’autre parce qu’il (ou elle) est moins bien que votre parent du sexe opposé. En effet, l’enfant idéalise ses parents et déifie celui du sexe opposé, qui deviendra sa quête du grâle… ainsi une jeune fille cherchera quelqu’un qui aura toutes les compétences, capacités, moralité de son père… et un jeune homme cherchera les mêmes critères issus de sa mère chez une femme. Et ce type de situation peut s’aggraver quand le parent en question vous fait remarquer que votre partenaire « n’est pas assez bien pour vous ».

Ce qu’il faut comprendre à travers ces causes, c’est qu’elles sont l’impact de notre passé. Ne pas en avoir conscience nous empêche de comprendre pourquoi nous agissons comme nous le faisons, pourquoi nous répétons des schémas qui nous dépassent…. Et pourquoi nous sommes toujours insatisfaits de nos relations.

Les peurs liées à votre partenaire 
Il vous faudra d’abord et avant tout identifier ce qui est lié à votre partenaire… et tout ce qui est lié à votre histoire personnelle. Et donc, voyons les causes qui peuvent être liées à votre partenaire actuel… ou potentiel.

En vrac on peut trouver le manque de respect, une jalousie ou une possession extrême de votre personne, une forme d’amour différentes ou l’absence d’amour. Pourquoi pas une mécompréhension sur l’attention que vous aimeriez avoir… ou le manque pur et simple d’attention à vous, que ce soit moral ou la présence physique. Le manque d’écoute ou l’écoute superficielle, ce qui implique un dialogue qui n’est pas honnête et sincère… traitant de vous deux, à titre personnel et du couple, de vos envies respectives, de vos fantasmes. Peut-être aussi trop d’attentes vis-à-vis de vous ou du couple, et ce dès le début de la relation.

Les peurs liées au couple en cours
Outre toutes ces explications se trouvent aussi les peurs liées au couple que vous allez former, ce que l’autre en dit et prévois pour « vous deux », ou au couple dans lequel vous vous trouvez… et réalisez petit-à-petit que ce couple vous fait peur, créant la peur de vous engager d’avantage, voir l’envie de vous en retirer. On peut trouver, en vrac, un problème de religion, différence de taille ou d’âge, d’objectifs de vie, de valeurs, une incompatibilité de caractère… et le pire, une relation à distance (mais ça en vas en parler dans ce livre). 

Traiter la peur de l’engagement
Pour traiter, agir sur cette peur, il faut comprendre d’où vient cette peur. Si elle provient de vous, il faut travailler sur vous-même, votre estime personnel, votre bonheur, revoir vos valeurs et agir pour être en accord avec celles-ci.

Si elle relève de votre passé, il faut comprendre que vous n’êtes pas vos parents et que vous êtes libre de faire de votre vie ce que bon vous semble. Vous n’êtes pas condamné à reproduire ce que vous avez vécu… mais pour cela il faut apprendre, essayer… réussir ou échouer. Parce qu’il s’agit là de la seule manière d’évoluer. OSEZ être la personne que vous souhaiteriez être et VIVEZ le couple que vous aimeriez vivre. Dans ce cas, n’hésitez pas à dialoguer avec votre partenaire et osez admettre que vous avez des choses à apprendre et que vous comptez sur votre partenaire pour vous y aider. Ce sera toujours mieux que de ne rien dire et mal faire.

Si cette peur est liée à l’attitude de votre partenaire… il est probable que celui-ci ne vous convienne pas et qu’il vaut mieux en changer. Il vaut mieux être seul et pouvoir chercher la bonne personne que de rester avec quelqu’un qui vous fait du  mal, consciemment ou inconsciemment.

Évidemment, cette peur peut avoir plusieurs causes… et dans ce cas il faut les traiter les unes après les autres… sans aucunes exceptions.

Pour identifier ces peurs, je ne peux que vous conseiller de prendre le temps d’écrire ces questions et d’y répondre par écrit. Cela peut prendre du temps mais c’est à ce prix que vous mettrez des mots sur vos peurs, pourrez les admettre et agir dessus.  Comprenez que les identifier les estompes déjà énormément. N’hésitez pas à écrire toutes vos pensées et ce qui vous tracasse autour de chaque question évoquées. L’objectif étant de vider votre esprit de ses doutes. Et les réponses viendront naturellement si tant est que vous les écriviez à la main sur du papier. Parce que OUI il est démontré que l’esprit, l’inconscient, s’exprime par l’écriture manuelle. Ce n’est pas le cas de la pensée qui est fugace et ne reste pas, n’apporte pas de réponses concrète aux quelles vous pourrez vous référer, les compléter. Sur un ordinateur cela ne marche pas non plus. C’est une solution de facilité qui ne vous fait pas écrire vos pensées… et surtout vous pouvez effacer ce qui est écrit… et donc altérer votre propre histoire. Il reste le cahier et le stylo qui laissent une trace indélébile, que vous pouvez relier, compléter et surtout faire évoluer au gré des pages… et croyez-moi, pouvoir écrire en bas de page « j’ai identifié mon problème et je l’ai compris, surmonté ; je vis en harmonie avec, il fait partie de mon histoire et je l’accepte… mais je choisis d’être moi-même » fait un bien fou !

Et comment on surmonte cette peur de l’engagement ?
Maintenant que nous avons identifiés les causes et que vous les avez posées par écrit, nous allons parler de comment vivre avec. Voir d’en surmonter certaines.

La priorité est d’avoir conscience de votre peur et surtout de ses causes. Parce que ce n’est qu’une fois la (ou les) causes établies qu’on peut agir sur celles-ci et décider consciemment si cette peur est rationnelle ou non.

Ainsi, si votre peur de l’engagement est liée au divorce de vos parents, par exemple, et que votre couple n’est pas le même que celui que formaient vos parents (et c’est TOUJOURS le cas puisque nous sommes TOUS unique), vous pourriez réaliser que ce n’est pas une fatalité et que cet « héritage » n’est pas obligatoire. Avoir écrit, identifié, cela permet en outre de réaliser que vos parents ont eu leur vie liée à leurs propres choix… et que vous vivez votre propre vie !

Vous l’aurez compris, c’est à travers l’analyse de chacun de vos doutes que vous pourrez surmonter votre peur de l’engagement.

En réalité, pour chaque cause qui vous fait avoir peur de vous engager, vous n’avez que deux choix. Le premier étant de surmonter votre peur après avoir compris qu’elle n’est pas légitime et non liée à votre couple en cours ou à venir.

Le second choix est d’arrêter votre relation parce que vous avez compris que cette peur est liée à quelque chose sur lequel vous ne pouvez pas agir.

En exemple, admettons que vous ne supportiez pas la dépendance affective de votre partenaire, ou sa jalousie excessive… cela crée la peur de vous engager, car vous avez conscience que cet état de fait va perdurer et peut s’accentuer avec le temps. Cela vous fait douter de la stabilité de votre relation. En fait vous souffrez du comportement de votre partenaire au quotidien… et ce malgré vos sentiments pour lui (ou elle). Ceci dit, rester dans cette situation est voué à l’échec… sauf si votre partenaire est prêt à évoluer et à travailler sur lui-même. Mais cela relève de SON choix, pas du vôtre.

En effet, lorsque nous ne sommes pas heureux dans une relation, il n’y a que deux solutions pour régler cette insatisfaction. Soit elle se termine, soit quelque chose change. Comprenez que les problèmes ne se résolvent JAMAIS tout seul, avec le temps. La solution provient TOUJOURS du travail personnel de la personne concernée vis-à-vis du problème. Si votre partenaire est jaloux, c’est à lui de traiter sa jalousie… et en effet, c’est à vous de ne pas provoquer cette jalousie mais vous ne pouvez pas vous empêcher d’avoir une vie sociale, des activités, des passions ou des hobbies. Et vous ne pouvez pas céder à votre partenaire en le laissant « s’incruster » là où vous ne souhaitez pas sa présence… encore moins sous le couvert de s’assurer « que ». La jalousie se traite par la confiance et non par la surveillance maladive. 

De même, être passif et laisser passer du temps « pour voir si les choses changent » n’est pas une solution. En effet, soit l’un des deux évolue, soit il ne le fait pas. Mais si la prise de conscience existe, l’action doit être immédiate. Remettre le changement « à plus tard » équivaut à rester au même stade et donc à faire perdurer le malaise… et donc à ne jamais changer.

Si vous savez d’où proviennent vos peur de l’engagement et qu’elles ne sont pas liées à votre partenaire, n’hésitez pas à en parler avec lui. L’objectif sera d’établir comment vous allez surmonter cela A DEUX. Parce que c’est là l’un des avantages du couple, c’est de pouvoir faire face à ce qui nous inquiète AVEC son partenaire.

Si vous savez que votre peur est bloquante, qu’elle ne partira pas, qu’elle est liée à la situation de votre couple ou à votre partenaire… rompez. Cela ne sert à rien de donner de faux espoirs à l’autre et au final de lui nuire autant qu’à vous-même.

Et si c’est l’autre qui a du mal à s’engager ?
Si votre partenaire ne sait pas ce qu’il veut et remet en doute le bien fondé de s’engager, l’une des solutions est de rompre. Vous ne pouvez pas vivre dans l’incertitude et votre couple ne peut pas s’épanouir dans ces conditions. Cependant, vous pouvez aussi aider votre partenaire à y voir plus clair et à se décider sur l’état réel de ses envies. Aidez-le à identifier les causes de son incertitude et invitez-le à travailler dessus (dit autrement, donnez-lui ce livre et demandez-lui de le lire).

La cause de l’incertitude de votre partenaire peut être liée à son passé… ou à votre comportement. Et dans ce cas, c’est à vous d’en avoir conscience et de changer. Mais il faut que votre partenaire vous le dise pour que vous puissiez en avoir conscience et choisir d’évoluer, de grandir, de laisser votre couple vivre.

Traiter tout cela
En réalité, pour traiter la peur de l’engagement, il faut suivre le schéma suivant :

- identifier ses doutes

- identifier les causes réelles

- réaliser une introspection pour savoir si on peut les changer ou non

- appliquer une remise en question de son comportement

- dialoguer avec son partenaire pour pouvoir prendre des décisions

- acter et agir en fonction de cette décision de changement

Et dans tous les cas il existe deux solutions…. Soit vous changez, seul ou à deux ; soit vous mettez un terme à cette relation qui n’a pas d’avenir. Comprenez qu’une relation sans issues positive qui perdure rendra la séparation de plus en plus compliquée… et la vie de couple de plus en plus dur à supporter.


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