A propos de la peur


Alors… la peur sert à quoi ? Elle sert à nous maintenir en sécurité lorsqu’il y a un danger. Et par danger est entendu, ici, un changement d’état dans votre situation « confortable » et « connue ». Concrètement, le danger c’est l’autre et le couple. Comme vous ne connaissez pas les intentions réelles de l’autre, ce que sera votre couple, comment il va évoluer, vous avez peur… peur de passer de ce que vous connaissez, le célibat avec ses libertés que vous vivez actuellement, à un couple et tout ce qu’il implique que vous ignorez. 

La peur est donc générée par l’inconnu, mais également par le vécu. Et dans notre cas, c’est d’avoir déjà été en couple et que cela se soit mal passé. Du coup, le simple fait d’envisager de se remettre en couple nous fait projeter la perspective que le malaise ressenti se représente, générant ainsi la peur. Or ce générateur de peur est une projection du vécu qui nous a déplu et sert de protection pour ne pas le revivre… et est totalement infondée, puisque ce qui s’est mal passé c’était avec une personne X qui n’est pas cette personne vers qui vous pourriez aller, puisque nous sommes tous DIFFERENT. Mais cette projection est là, crée la peur de revivre l’échec et génère la peur de l’inconnu.

L’effet de la peur
En amour, sur la question du couple, la peur a un effet négatif… elle nous dévalorise et s’attaque à notre estime personnelle. Comme nous ne comprenons pas nos peurs… nous nous sentons responsable d’avoir peur autant que des échecs vécus… et donc détruit notre estime personnelle, nous poussant à croire que nous ne sommes pas dignes d’aimer et d’être aimé. Maintenant que nous savons cela… voyons ce qui crée la peur.

La peur d'être abandonné

A partir du moment où l’on prend le risque de créer un lien avec une personne, on prend le risque que ce lien ne tienne pas, qu’il se défasse. C’est logique… l’autre peut créer ce lien envers vous, l’accepter et l’entretenir… tout comme il peut ne pas en vouloir, tôt ou tard. Donc, créer un lien avec une autre personne c’est risquer que ce lien soit détruit à un moment ou à un autre. De notre fait si il apparait que le partenaire choisis ne nous convient pas… ou du fait de l’autre pour des raisons diverses et variées allant de la relation passagère à l’amusement ou la non compatibilité avec vous.

Et donc, à la seconde ou vous vous mettez en couple avec une personne à travers la drague… vous entre-ouvrez la porte de la possibilité que cette relation se termine. Et cela crée l’angoisse.

Évidemment, une rupture ne fait jamais plaisir, ni à celui qui la cause et encore moins à celui qui la subit. Et ce qui fait mal dans la rupture, c’est l’idéalisation de l’autre du à l’état amoureux… c’était, sans aucuns doutes, le seul partenaire possible, le meilleur et blablabla. Or nous avons vu dans le chapitre sur ce que l’amour n’est pas… que l’idéalisation et l’état amoureux ne sont pas de l’amour mais la projection du désir. Vous avez une désillusion. Et cela crée la peur de ne pas retrouver un nouveau partenaire après cette rupture… spoiler, dès que vous aurez fait votre deuil de la relation terminée prématurément… vous serez à nouveau disponible pour une autre histoire !

Du coup, la peur de l’abandon s’exprime de deux manières distinctes : 

Soit en vous accrochant à l’autre à tous prix pour être sûr qu’il ne s’échappe pas. Ce qui crée une sur présence qui peut étouffer l’autre… et le pousser à partir de la relation. Du coup, votre peur de l’abandon se justifie par le fait que l’autre vous a abandonné malgré tous vos efforts.

Soit en ne vous impliquant pas dans la relation… comme cela, pas d’implication donne pas de déception. Pire, si vous ne vous impliquez pas… vous n’entrez pas dans la relation… et l’autre ne peut pas s’impliquer. À l’extrême, cela empêche la création de lien… et donc la relation. Et pourtant, votre partenaire attend de vous un certain degré d’implication, si ce n’est pas le cas, il va se sentir inutile et quitter la relation. Et du coup, votre peur de l’abandon se justifie puisque l’autre ne s’est pas intéressé à vous et vous a laissé tomber.

La peur d'être étouffé

C’est le fameux argument qui dit « si je me met en couple, je perds ma liberté de vivre comme je l’entend ». Cet argument se décline en « j’ai peur de me perdre, de ne plus pouvoir être moi-même » ou encore « j’ai peur de me faire envahir, de ne plus avoir d’espace privé, de moments à moi ». A l’extrême, cet argument peut aller jusqu’à « je vais devoir faire des compromis entre ce que je veux et ce que le couple demande » ou « je vais devoir faire des concessions entre mes désirs et ceux de l’autre ». Cela peut aller jusqu’à des réflexions du types « je vais devoir m’adapter à une autre personne » ou « je vais devoir subir le comportement d’une autre personne ». Dès que vous pensez ce genre de chose, la réponse de votre inconscient est « RESTE SEUL, c’est mieux ».

Ce qui crée cette peur, c’est le fait de ne pas connaître ses propres limites… et donc de ne pas pouvoir les poser à la création de la relation. C’est-à-dire que VOUS AVEZ LE DROIT de dire à votre futur partenaire que vous avez une vie, un emploi du temps et que certaines choses, activités, sont importantes pour vous et votre épanouissement. Et théoriquement, dans un couple harmonieux, l’autre est supposé respecter ces limites. Mais si vous ne les posez pas…. Comment voulez-vous qu’il les respecte ? et cela va de ce que vous regardez à la télé, la musique que vous écoutez ou le temps que vous passez à certaines activités…. Mais aussi ce que vous ne voulez pas dans votre vie. Et en plaçant ces limites sur votre vie privée et personnelle, vous vous faites RESPECTER. Du coup, un « bon » partenaire potentiel est celui qui respecte ces limites et prend le temps et l’attention que vous lui donnez. Un « mauvais » partenaire est celui qui cherche à tous prix à empiéter sur votre vie privée.

Ce qui vous empêche de poser vos limites, c’est la peur de créer un conflit dès la création du couple… et ce conflit pourrait frustrer votre nouveau partenaire et mettre fin à la relation nouvellement crée…. Et donc, par peur de perdre l’autre, vous vous écrasez et subissez ce que l’autre attend de vous. Et pour ne pas vivre cela, la réponse de votre inconscient est « RESTE SEUL »… entretenant ainsi la peur de l’étouffement. Et ce que vous devriez comprendre c’est l’exacte opposé, à saoivr « POSE TES LIMITES, ton nouveau partenaire les prends et les respecte ou pas » et si il ne les respecte pas, c’est que ce n’est pas le bon… SUIVANT ».

Le cumul de ces deux peurs
En réalité, tout provient d’une croyance d’adolescent maladroit qui est qu’être « libre et léger » c’est n’avoir de compte à rendre à personne. Alors qu’on se sent beaucoup plus libre en ayant un partenaire avec qui faire équipe, parler de ce qui nous ennuie, des tracas de la vie… ou de ce qui nous plais dans la vie, de nos activités… au lieu de ruminer seul dans son coin en criant « je suis libre de faire ce que je veux » ? Parce que cette attitude, sous couvert d’être libre de faire ce que vous voulez quand vous voulez n’est qu’une illusion. En réalité, vous êtes seul et n’avez personne à qui le dire !


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