Vouloir contrôler ses émotions

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D’où vient l’idée du contrôle de ses émotions ?

Cela fait depuis l’invention de la pensée et de la philosophie que « le summum de l’évolution est de mettre le cortex en pièce maitresse » (le cortex étant la partie du cerveau qui relativise les émotions). Ainsi, le penseur qui n’est généralement doué qu’à penser, place la réflexion comme le bien le plus précieux et le plus utile à la société. Dès lors, les émotions sont perçues comme des vils instincts animal, le résultat d’une préhistoire « non civilisée » … et reléguant le corps à l’état d’outil, une mécanique juste bonne à produire. Ainsi, le conditionnement social nous pousse à écarter, contrôler, le bestial qui est en nous… et par bestial est entendu nos émotions et donc a privilégier en tous temps et circonstance la pensée. En effet, qu’il s’agisse de culture, d’éducation ou de religion, le point commun est de contrôler ses émotions. Et cela dans le seul but d’empêcher l’individu de contester l’autorité en place. Conclusion, on nous enseigne dès le plus jeune âge à ignorer ou au mieux à contrôler nos émotions.

Le contrôle est un apprentissage, un conditionnement, direct ou indirect qui nous interdit d’exprimer nos ressentis ; et une fois nos émotions exprimée nous faire ressentir la différence créant ainsi le rejet… et donc, pour rester dans le groupe social, nos émotions doivent être contrôlées. Cela résulte dans le fait que pour toute notre vie, nous allons réprimer l’ensemble de nos émotions.

Prenons la peur par exemple, du à n’importe quelle situation qui va appeler à l’action de fuir. Cette émotion va être écrasée par le cortex grâce aux croyances. Comme on refuse d’écouter cette émotion, celle-ci va grossir puis générer des émotions secondaires tel que la tristesse et la colère ; à savoir la tristesse de réaliser que je ne m’écoute pas… et la colère contre ma non réaction et donc mon conditionnement.

Ces deux nouvelles émotions vont générer à leur tour d’autres pensées et émotions… et ainsi de suite ; faisant de notre psychisme un mille-feuille remplis de non-sens contradictoire, un champ de bataille entre émotions et conditionnement. Et cela résulte en l’angoisse et le stress. Tiens, curieusement, à aucun moment dans ce procédé je ne me suis intéressé à la cause de l’émotion primaire ni à la solution qu’il conviendrait d’appliquer.

Prenons l’amour… admettons que vous soyez jeune et ayez des sentiments pour une personne. Or la croyance sociale est de ne pas dévoiler ses sentiments par peur d’être rejeté… et dans ce cas de perdre au moins l’amitié qui nous lie à cette personne. Vous allez donc garder vos sentiments pour vous. Après quelques jours, vous aurez honte de vous, de ne pas oser vous exprimer… et juste après ou dans le même temps, vous aurez peur de dévoiler vos sentiments… parce qu’au plus vous côtoyez cette personne, au plus vos sentiments deviennent fort et la gêne de les exprimer grande. Admettons maintenant qu’une autre personne ait des sentiments pour vous et vous les dévoilent, s’ajoutera le problème de lui répondre… que vous avez des sentiments pour une autre personne et qu’il vous est impossible de répondre favorablement puisque vos pensées sont déjà accaparées par une autre personne… voilà comment vous vivrez dans l’angoisse et la peur de vous exprimer à cause d’un conditionnement lié à la vertu et aux règles de vie sociale. Alors que… si vous aviez dévoilé vos sentiments à la personne qui vous intéresse… la question se réglait d’elle-même, et soit vous étiez en couple, soit vous restiez célibataire… mais vous auriez considéré votre émotion et agit pour la combler. Et en admettant le refus de vos sentiments par la personne qui vous intéressait… vous auriez été disponible pour l’autre personne ayant eu le courage de venir vers vous.

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