L'amour n'est pas une émotion


 L’amour n’est pas une émotion

Hé oui, que voilà une grosse erreur que de confondre les deux… qui ne s’utilisent pas du tout de la même manière au niveau de notre cerveau. Une émotion, c’est du à une situation, à quelque chose qui se passe « là maintenant » et elle nous pousse à réagir. L’inconscient nous fait nous adapter à la situation qui trouble l’état dans lequel nous nous trouvions. Un exemple… vous marchez en forêt, sur un sentier, tout va pour le mieux, y’a l’air, ça sent bon… et boum, une détonation, un chasseur tire. Vous sursautez et regardez partout pour savoir ce qui vient de se passer. Vous êtes passé de l’état « tranquille je prends l’air » à un état « d’alerte » à cause du coup de fusil. Vous avez eu l’émotion de la « surprise » qui vous met en alerte et vous fait regarder dans la direction d’où provient le bruit. Et du coup, le bon air, les arbres et le reste qui occupait votre esprit est passé au second plan et ce jusqu’à avoir identifié qu’il s’agissait d’un coup de fusil et que vous ne risquez rien. J’en profite pour vous renvoyer au livre 1 de cette collection qui revient sur toutes les émotions et ce qu’elles nous disent.

L’amour… c’est un état constant. On aime quelqu’un ou quelque chose d’une manière durable et volontaire. On choisit d’aimer et on est libre de le faire, de le montrer et de le vivre. Contrairement à l’émotion qui s’impose à nous et nous fait réagir… et nous ne vivons pas une émotion en constance. Admettons la surprise… tel que décrit… ne me dites pas que tout ce que vous faites crée la surprise constante chez vous, qu’au moindre bruit vous laissez tout en suspend et perdez votre concentration ? Ou que vous vivez dans la peur constante, l’angoisse permanente … pour le même évènement ; reprenons notre exemple, si ce coup de fusil entendu durant une promenade vous angoisse sur plusieurs jour, il est peut-être temps de revoir votre gestion des émotions. Si une émotion revient à outrance ou perdure, c’est que soit vous ne vous êtes pas adapté à la nouvelle situation ; exemple, vous ignorez le coup de fusil et paniquez en retournant à la voiture le plus vite possible…la surprise restera, l’angoisse de savoir si vous êtes attaqué sera jointe à la peur d’un autre coup de fusil…. Et vous allez trembler et paniquer sur le trajet du retour jusque chez vous. Il est même probable que vous n’alliez plus jamais en forêt par peur d’y être agressé. Bon, d’accord, je pousse l’exemple un peu loin mais c’est pour vous faire comprendre à quel point nos émotions nous conditionnent si nous ne les écoutons pas et n’y réagissons pas comme il faut. Mais normalement, une émotion c’est un signal court… et si nous les écoutons et réagissons elles durent moins d’une minute.

Ceci dit, on peut vivre l’amour ET vivre des émotions qui seront liées à l’amour. J’explique… admettons que vous avez un ou une amoureuse… vous l’aimez pour la personne qu’elle est, pour ce que vous vous apportez l’un à l’autre comme stabilité et sentiments (on reviendra sur ce qu’est l’amour promis). Vous pouvez vivre la surprise, lorsque votre partenaire vous fait un cadeau ; vous pouvez vivre l’angoisse, quand votre partenaire arrive en retard à votre rendez-vous, ce sera l’angoisse qu’il ne lui est rien arrivé sur le trajet et qu’elle va bien. Vous pouvez vivre la joie également, de voir cette personne arriver avec un grand sourire ou en passant du temps avec elle. Ces émotions vont renforcer (ou détruire selon le cas) le sentiment amoureux que vous avez pour cette personne. Mais vous continuez de choisir de l’aimer… et ces émotions vont vous créer des souvenirs agréables (ou non).

Mais reprenons… l’émotion elle disparait, s’efface, dès que nous nous sommes adapté à la nouvelle situation. Une fois que vous avez identifié le coup de fusil durant votre promenade, que vous avez identifié qu’il vient de loin et visait un animal… la surprise disparait et vous pouvez retourner tranquillement à votre promenade. L’amour est… constant. Vous aimez votre partenaire (ou vos parents, vos amis… peu importe) qu’il soit près de vous ou non. Même tata Jeanine qui est décédée il y a des années… vous continuez de l’aimer parce qu’elle a été présente durant votre enfance et que vous avez des bons souvenirs avec elle. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’amour ne s’éteint pas de la même manière. Il disparaîtra lorsque vous choisirez de l’éteindre. Dit autrement, si votre partenaire vous trompe, triche avec vous… vous ment sur le long terme… là vous allez choisir de ne plus aimer cette personne parce qu’elle vous fait du  mal. C’est un choix réfléchi et conscient qui se justifie par un ensemble d’acte et de situation qui mise bout à bout, vous nuise… et vous voulez mettre fin à cette situation douloureuse.

Bref, l’amour n’a rien avoir avec une émotion ; puisqu’il ne nous fait pas réagir mais AGIR pour le bien de l’autre, de soi, de son couple. En effet, c’est parce que vous aimez votre partenaire que vous lui fixez un rendez-vous, que vous lui préparez une surprise, que vous vous faites beau. Et l’amour n’est pas un signal d’une minute, nous l’avons vu, on aime sur le long terme… on se lève et on aime certaines choses qu’on aimait la veille et qu’on continuera d’aimer en allant se coucher…. Et en se réveillant demain. L’amour ne nous pousse à aucunes actions spécifique, contrairement aux émotions (pour rappel, la peur nous fait fuir, la colère nous exprimer, etc…) à la limite, si allé, je vous l’accorde, l’amour nous fait agir pour le bien de l’autre et notre bien personnel. Mais à nouveau, c’est un choix que de faire plaisir à l’autre ou de lui démontrer qu’on l’aime par l’action… et non un réflexe lié à une émotion présente dans notre adn depuis que l’homme existe ! 

Et donc, le fameux mensonge de l’amour c’est quoi alors…. On dit souvent que le contraire de l’amour c’est la haine. Le voilà le mensonge. En effet, la haine est une émotion liée à la colère et la tristesse… elle peut être accentuée par la peur. On haï par exemple les terroristes parce qu’ils tuent des innocents de manière horrible dans des actes qui nuisent à la société. Ces actes nous rendent triste, même si nos proches ne font pas partie des victimes et même si cet acte a eu lieu loin de chez nous. On est en colère parce qu’ils sont fait au nom « de quelque chose qui nous dépasse » et parce qu’ils ont eu lieu…. Et que si l’homme était bonté, cela n’arriverait pas ou ne devrait pas arriver. On a peur parce que les médias poussent à la peur, en soulignant le lieu où cela s’est produit et rappelant que cela peut arriver « chez vous » également. Or, si vous vous disputez avec votre partenaire et que vous mettez fin à votre histoire… vous aurez des reproches à lui faire, sans doute… lui aussi aura des choses à vous dire. Mais vous n’aurez pas peur de votre partenaire, il ne va pas vous nuire physiquement parce que vous avez stoppé votre relation. Vous serez triste de perdre quelqu’un, d’avoir placé des sentiments au « mauvais endroit » et à « la mauvaise personne », vous serez en colère contre vous-même d’avoir fait confiance à quelqu’un qui « jouait avec vous ». Ce n’est pas de la haine…. C’est ARRETER D’AIMER. On aime ou on cesse d’aimer. Le voilà le contraire de l’amour. C’est reprendre ses émotions pour pouvoir les donner à une autre personne. Nous pourrions dire que c’est l’indifférence. En effet, être indifférent c’est cesser de donner de l’attention à quelqu’un ou quelque chose. Cet « chose là » ne vous touche plus et ne vous intéresse plus. C’est effectivement le contraire d’aimer qui vous pousse à vous impliquer et à vivre des situations avec l’autre. Si on y réfléchi… l’amour crée des liens entre vous et « les autres ». L’indifférence c’est l’absence de lien, couper tous les liens avec une personne. D’où, même la colère et ses dérivés nous font garder un lien avec l’autre. On est en colère, on pose nos limite, on se fait respecter, on cherche une explication à pourquoi on est passé dans le mode « en colère »… et donc, même la colère pousse au dialogue. Tout comme la tristesse, qui nous pousse a avoir une explication sur ce qui nous rend triste… ou la peur de perdre l’autre. Les émotions créent et entretiennent les liens. L’indifférence supprime les liens.

Et… vous voulez savoir le plus triste dans l’histoire ? On s’interdit d’aimer parce que nous donnons des critères à la relation idéale. « je veux une copine, mais brune, 1m80, sans enfants, gentille ». Rien qu’en vous disant cela… vous vous privez de toutes les autres personnes qui pourtant pourraient vous apporter de bonnes choses. C’est comme pour une partie de « qui est-ce », avec ces critères vous venez d’éliminer le quart du plateau de jeu. Et au plus vous serez sélectif sur la personne « idéale » (qui en réalité ne le sera absolument pas) au moins vous serez à l’écoute de ceux qui pourraient vous aimer. Ben oui, si vous ajoutez qu’elle doit habiter près de chez vous, ne pas avoir connu plus de trois relations, ne pas avoir trop d’ami et d’activités pour pouvoir vous consacrer du temps…. Ben il ne restera plus grand  monde…. Et au final, une personne qui n’existe pas que vous aurez créé comme idéal. Et du coup, à chaque rencontre que vous faites, vous cochez inconsciemment ces critères. C’est ce qui nous pousse à continuer un échange avec quelqu’un ou se dire « ce n’est pas la bonne personne »… et c’est con, parce que vous vous privez de quelqu’un qui potentiellement peut avoir l’envie de passer du temps avec vous, d’être proche de vous, de partager des moments de vie avec vous… et donc de ressentir des émotions qui vont créer, renforces, des liens d’affection, de proximité et d’amour. Tout cela pourquoi, parce qu’on confond amour et émotion et qu’on se crée une échelle d’idéal lié à des critères arbitraires. 

Mais ils viennent d’où ces critères… de nos souvenirs. Pourquoi je veux une copine brune… probablement parce que maman était brune, ou parce que mon ex était blonde. Pourquoi 1m80, parce que je fais 1m90 et que j’estime que cette taille me correspond… etc. nos critères sont basés sur notre vécu, notre vécu est un ensemble de souvenirs liés à nos émotions et c’est grâce aux émotions qui y sont liés que nous nous en souvenons clairement.

Tout cela pour dire quoi…. Pour dire que l’amour n’est pas une émotion mais un état ; que les émotions créent les souvenirs ; que l’amour qu’on a pour ceci, cela et les autres est lié aux émotions que nous avons eu avec ces personnes, lieux, évènements… mais que l’amour est un CHOIX sur le long terme et que l’émotion est le moment vécu sur le court terme. L’amour n’est donc pas une émotion.


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