L'amour n'est pas l'attachement

L'amour n'est pas ce que l'on croit - L'amour n'est pas l'attachement - L'amour n'est pas l'état amoureux - L'amour n'est pas une émotion - L'amour n'est pas le désir - 
L'amour n'est pas le besoins d'amour 

L’amour n’est pas l’attachement

Ce qui fait souffrir, ce n’est pas l’amour, c’est la solitude, la perte du sentiment d’attachement, la perte de « l’autre ». Croire que lorsqu’on est mal c’est « à cause de l’amour », cela nous empêche de faire les bons efforts aux bons endroits…. Et donc nous empêcher de vivre l’amour et de créer la relation dont on rêve. Parce que oui, nous sommes l’artisan de l’amour que l’on donne, on crée son couple, on le vit… autant par ce que vous allez y apporter, que ce que votre partenaire va y mettre et ce que vous allez en faire à deux.

Donc, l’attachement… il arrive très vite. Beaucoup plus vite que vous ne pourriez le croire. D’autant plus vite que l’on peut être sujet à des troubles de l’attachement (voir le chapitre 1). Ce qu’il faut comprendre, c’est ceci : au bout de quelques mois, admettons que la relation soit « potable » et que vous vous dite que l’autre vous manque mais que vous n’avez pas plus que cela envie de le voir et que vous n’allez pas le quitter parce que vous tenez à lui quand même un peu (waou la longue phrase)… ce n’est pas de l’amour, c’est de l’attachement. C’est même de l’attachement cumulé à l’état amoureux… qui n’est toujours pas de l’amour mais cela, on en parle un peu plus loin.

En réalité, l’amour se construit avec le temps et les moments de qualité que vous allez passer avec votre partenaire. Ne vous inquiétez pas, tout un livre est consacré à l’art de passer du temps avec son partenaire et de faire de ce temps des moments forts, intimes, de dialogues sincère… bref, tout ce qu’il faut pour connaître l’autre et renforcer l’amour qui existe entre vous, le faire croître dans un terreau fertile. Petit rappel, quand on ne s’aime pas soi-même, c’est souvent parce qu’on ne se connaît pas. D’où l’importance du livre 1 dédié à l’art et la manière de se connaître et de s’aimer. Comme je l’ai dit dans ce même livre, si vous ne vous aimez pas vous-même, cela va être très difficile d’identifier le sentiment amoureux envers l’autre, d’aimer l’autre et de vous faire aimer de l’autre. 

Donc, au début d’une relation, ce n’est pas de l’amour. C’est la découverte de l’autre, c’est de l’excitation au champ des possibles avec cette personne. Et ce qui vient en premier c’est l’attachement à l’autre. En réalité, au plus l’autre vous renvoie des signes d’intérêt, au plus vous vous sentirez potentiellement important, intéressant ; comblant ainsi le besoins de reconnaissance…. Et pour continuer de combler ce besoins, vous vous attachez à l’autre, et souhaitez qu’il continue de s’intéresser à vous. L’attachement peut créer l’amour, si tant est que vous preniez du temps avec l’autre et appreniez à vous connaître, à faire des choses ensemble. Et par des choses, je ne parle même pas de sexualité, je parle de vous voir, de parler de vous, de vos passions, de vos hobbies, de ce qui vous motive, vous intéresse, vous fait peur… vous dévoiler à l’autre pour vous connaître. En gros, tout le contraire de l’attitude qui nous fait agir pour avoir de l’intérêt. Comme « regarde moi je suis fort », remplacez le « fort » par l’adjectif qui vous convient… et cette attitude passe par se mettre en avant en agissant pour démontrer cette qualité. En exemple, si vous avez le besoin d’être reconnu pour votre force, vous allez passer votre temps à montrer vos muscles, à porter ce qui est lourd, à faire du « physique » ou du sport…. Jusqu’à lasser l’autre et casser la relation. Et comme vous aurez perdu la réponse au besoin de « vous faire voir », de reconnaissance, vous perdez le lien d’attachement… et le couple dans la foulée (qui n’en était pas un en passant). 

Je vous renvoie au chapitre 1 pour les différents types d’attachement, il vous appartient d’identifier le vôtre et la manière de le gérer. L’idéal étant de trouver un attachement sécure… mais cela aussi on en reparle en fin de ce chapitre, quand nous aborderons ce qu’est l’amour en guise de conclusion.

Si vous suivez mes propos, ce n’est donc pas l’amour qui fait souffrir, c’est le besoins de reconnaissance lié au type d’attachement qui crée la dépendance… qui fait souffrir.

Pour savoir si vous êtes dans un type d’attachement sécure, il faut vous demander, quand l’autre n’est pas là, si il vous manque… j’ose espérer que la réponse sera « oui » ; et ensuite, de savoir si vous êtes encore capable de faire des choses, de préparer la prochaine fois que vous allez vous voir, d’avoir des idées et des envies…. En gros, s’il vous manque pour vivre des choses à deux, et dans ce cas son absence ne fait pas souffrir, elle stimule l’envie de le revoir. Si au contraire, son absence fait mal, vous empêche de faire quoi que ce soit, vous fait voir tout en noir et vous inquiéter… alors le lien d’attachement n’est pas sécure.

J’aimerais revenir sur le type d’attachement évitant… en effet, l’idéal dans l’amour est d’aimer sans être attaché à l’autre. L’évitant pourrait voir cela en se disant « cool on est en couple et je n’ai pas besoins de m’investir ». Toute l’erreur est là. Aimer en étant détaché de l’autre, en n’étant pas attaché à l’autre, c’est ne pas avoir peur de le perdre. Parce que l’autre ne vous appartient pas. Il est avec vous, pas à vous.  L’amour a besoins d’un investissement, en temps, en démonstration, en action, en choses faites à deux. Et cela passe par des surprises, de la discussion par exemple.

Alors OUI, quand une relation se termine, cela fait mal à tout le monde… même à celui qui est dans l’attachement sécure. C’est-à-dire celui qui laisse de la liberté à l’autre et ne l’envahis pas, le laisse exister et être lui-même. Ce qui fait mal, c’est la tristesse de perdre une personne pour qui nous avons des sentiments…. Et la tristesse nous dit « cette histoire est finie, tu peux passer à une autre relation ». Ce qui fait mal, c’est de perdurer dans l’état de tristesse. Mais c’est normal d’être triste et d’avoir le sentiment de malaise parce que nos sentiments n’étaient pas partagés.

Lorsque vous avez le sentiment que le monde s’écroule et que vous ne pourrez plus rien faire après une rupture, c’est que votre attachement à l’autre était trop fort, qu’il comblait un besoins lié à votre trouble de l’attachement. Comprendre qu’il faut réapprendre à vous aimer, vous reconstruire, recentrer vos émotions permet de recadrer le manque « à sa place » et permet d’envisager une nouvelle relation. C’est ce qui s’appelle faire son deuil. Et cela prend un certain temps, dépendant des besoins affectifs que vous avez… et donc de chaque personne. Ceci dit, d’après plusieurs sondages, il faut entre trois et six mois au cerveau pour accepter qu’une relation soit terminée et être prêt pour une nouvelle histoire.

Évidemment, il faut considérer comment se passe la rupture et les motifs de celle-ci. Si c’est vous qui n’étiez pas bien avec l’autre ou si c’est l’autre qui a blessé votre égo en mettant à plat tout ce qui ne va pas… mettant ainsi fin à la relation. Au plus la rupture se passe mal… au plus s’en remettre sera compliqué. Ceci dit, une rupture « à l’amiable », qui se passe bien, en admettant que les deux peuvent avoir des besoins différents ou des tords dans le fonctionnement de la relation nouvellement crée ne vous empêchera pas de continuer d’avoir des sentiments pour cette personne… c’est vraiment quand le lien d’attachement est insécure que la rupture fait mal à mourir. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’amour… ce que cela veut dire, c’est que ce n’est pas le manque d’amour qui s’exprime, c’est le manque de reconnaissance de soi, de la personne que nous sommes, des valeurs que nous avons. Et croyez-moi, nous avons tous ce besoins, à un degré divers.

En fait, au plus votre trouble de l’attachement est fort, au plus la rupture fera mal… et au moins l’amour existera entre vous et l’autre personne… parce qu’avant l’amour, c’est ce trouble de l’attachement qui se comble. Il est possible de devenir meilleur, de régler ce trouble de l’attachement, avec une personne qui vous aime vraiment, si tant est que vous appreniez à vous aimer et laissiez tous les deux le temps à ce trouble de se réguler. Ceci dit, si vous êtes deux à avoir un trouble important…. L’un des deux n’arrivera pas à combler ce manque et mettra fin à la relation pour se remettre à la recherche d’une personne « plus stable »… hé oui, c’est bel et bien une forme d’égoïsme… encore que, dans ce cas, c’est l’autre qui réalise qu’il ne pourra pas se porter, vous porter et construire un couple, le tout en même temps. Et donc, pour ne pas se sentir dépasser, étouffé par vos besoins… il met fin à la relation. Évidemment, je dis l’autre, comme j’aurais pu dire vous envers l’autre. Tout dépend de qui met fin à la relation.  

Ce qu’il faut comprendre à travers ce premier point, c’est qu’au début d’une relation et jusqu’à avoir comblé le trouble affectif… on n’aime pas l’autre pour qui il est mais pour le manque qu’il remplit du au trouble de l’attachement que nous avons…. Et donc, on « l’aime » pour sa fonction, pour ce qu’il va faire pour nous, pour ce qu’il va nous apporter. Et cela n’à rien avoir avec l’amour… c’est de l’attachement qui peut être au mieux acceptable au pire nocif. Evidement que vous allez trouver des qualités chez l’autre, c’est même cela qui va justifier de continuer à le voir et masquer le trouble dont vous êtes atteint. Et donc, en fonction de votre trouble de l’attachement, l’autre est une sorte d’objet dont la fonction est de nous rassurer en rapport avec le trouble que nous avons subi durant l’enfance… et jusqu’à la rencontre avec cette autre personne.

En réalité, l’amour c’est agréable… et il est « vrai » lorsqu’il est agréable pour les deux personnes. Sans avoir ce sentiment de « besoins de l’autre pour exister ». L’amour nous fait grandir dans le sens où nous sommes aimés pour la personne que nous sommes, avec nos réelles qualités et défauts, nos compétences et nos valeurs… et non lorsque nous sommes aimés pour la projection du manque que l’autre a, lorsque nous nous sentons l’objet de l’autre. Et donc, OUI l’amour et l’attachement coexistent, et peuvent coexister… à condition d’être conscient de son besoin d’attachement et de faire la distinction entre les deux. Dit autrement, l’amour vrai apparaît quand on accepte que l’autre peut, et a le droit, de partir de la relation pour des raisons qui lui sont propres… et que donc le lien affectif peut se rompre.

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