L'amour et l'attachement


J'aimerais comparer l'amour à un œuf... il est composé de deux éléments, le blanc et le jaune. Le blanc c'est de l'eau et le jaune est des nutriments qui vont être nécessaire au développement du fœtus à l'intérieur de l'œuf. Ces deux éléments sont totalement différents et pourtant indissociable de ce qui compose un œuf.

Pour l'amour, il en va de même... et pourtant, l'histoire, les romans et ce que l'on nous enseigne tend à ne parler que de l'un des composants de l'amour, à savoir l'affection... omettant de parler de l'attachement. Et vous l'aurez compris, ce sont ces deux éléments qui créent l'amour. Le pire c'est que bien souvent, nous confondons les deux ou les englobons dans le même sac, ne créant aucunes différence entre les deux éléments pourtant différents et indissociables.

La différence entre l'amour et l'attachement
l'affection est une continuité qui démarre avec l'amitié et qui s'étire jusqu'à l'amour. Qu'il s'agisse d'une personne que vous venez de rencontrer et que vous appréciez ou de votre enfant, c'est le même sentiment, ce qui diffère c'est l'intensité que vous donnez à ce sentiment. Vous aimez « un peu » cette nouvelle personne et vous aimez « beaucoup » votre enfant.

L'attachement est bien différent, complète ou parfois s'oppose à l'amour. En effet, l'attachement correspond à une notion de sécurité, de possession.

Les aspects de l'affection
Elle provient de nous. Nous avons de l'affection pour les autres. L'affection est innée. Cela ne s'apprend pas et il n'existe aucune limite. On peut aimer des personnes, des objets ou des idées... c'est toujours le même sentiment qui va s'exprimer. L'affection est donc inconditionnelle. On peut aimer un poème, un paysage, un lieu au même titre qu'une personne. C'est quelque chose qui nous concerne nous et uniquement nous, avec notre vision du monde, des personnes, de ce qui nous entoure. Mieux, on aime autant quelque chose ou quelqu'un autant si cela est proche de nous ou éloigné.... en exemple, ce poème que vous aimez... vous l'aimez qu'il soit rangé dans la bibliothèque ou posé près de votre lit.... vous continuez à l'aimer quand vous êtes au travail ou dans la rue... non ? Tiens, prenons un autre exemple, vous aimiez tata Jeannine... mais maintenant qu'elle est décédée, elle est toujours aussi cher à votre cœur, je me trompe ? Et poussons le bouchon un peu plus loin. Même si certaines personnes vous ont fait du mal, vous avez toujours l'envie d'avoir de l'affection pour vos amis, vos proches ou d'autres personnes de votre entourage... non ?

L'affection est non aliénante, il n'y a aucune responsabilités ni culpabilité. Vous êtes totalement libre d'aimer quelque chose et de choisir de ne plus l'aimer ou de continuer à l'aimer. Vous n'êtes pas obligé d'aimer... cela vous vient naturellement et spontanément. Ce sentiment se présente et vous êtes libre de l'exprimer.

Lorsque ce sentiment s'exprime en vous, vous n'avez pas à « bouger », vous le ressentez et l'exprimez... vous n'avez rien à faire de concret ; c'est passif. Il ne vous faut rien de spécifique pour aimer, juste être dans le moment présent et l'apprécier à sa juste valeur. Et admettons-le, c'est incontrôlable. En effet, vous pouvez contrôler ou agir sur ce que vous allez faire de ce sentiment mais vous ne pouvez pas le réfréner. Il est présent ou non. Cependant, vous pouvez le nier, le cacher ou l'étouffer.

L'affection est quelque chose de simple, on n'en attend aucuns retour... en effet, si vous appréciez un tableau ou un paysage, vous n'attendez rien en retour... au pire, si vous avez un sentiment affectif envers une personne, vous pourriez espérer que cette personne aie le même sentiment à votre égard, créant ainsi l'amitié réciproque... mais cela est le choix de l'autre personne, pas le vôtre.

La conclusion est que l'affection ne peut en aucun cas être une source de souffrance.

Les aspects de l'attachement
Tout d'abord, l'attachement passe par le lien à l'autre. Ce lien est sécurisant. Plus il est fort, plus nous nous sentons bien. Ce lien est toujours exclusif et ciblé. En effet, seul une personne ou un objet peut créer ce lien qui nous fait du bien. Par une est entendu que les personnes avec qui vous crée ce lien d'attachement vous procure un sentiment de bien-être spécifique. Et par voie de conséquence, l'absence de cette personne ou de ce bien vous insécurise. Il existe dès lors un réel besoin de proximité pour assurer la sécurité de votre personne sur le plan affectif et émotionnel.

Ce besoin de proximité crée un autre besoins, même illusoire, de posséder cette personne ou cet objet ; ceci dans le but de s'assurer le contrôle de sa proximité et sa disponibilité.

Nous pouvons donc affirmer que ce lien d'attachement s'entretient. Il est totalement actif et passe par des actions nécessaires tel qu'en prendre soin, le réactiver ou encore le tester... c'est l'avoir qui crée l'attachement. L'attachement est donc une variante de la possession, d'un avoir, quelque chose dont on peut disposer.

L'attachement répond à de nombreux besoins tels que la sécurité, d'appartenance, de reconnaissance... qui génèrent des stratégies visant à assurer sa pérennité et la qualité du lien en question. Créant ainsi des émotions qui pourront être agréables ou non.

Conclusion...
L'amour est un équilibre entre l'affection et l'attachement que vous portez à une personne.

Exprimer l'amour et l'attachement
Ces deux aspects de l'amour s'expriment de manières bien différentes en nous. En effet, l'affection est innée, quelque chose qui vient de nous et que nous développons naturellement. 

L'attachement est un apprentissage. Et tous deux s'enracinent en nous dès la naissance. Honnêtement, on ne peut expliquer l'affection. Il s'agit d'une notion tel que l'âme, le temps... cela peut se décrire mais ne peut s'expliquer. C'est pourquoi beaucoup de personnes relient l'amour au cadeau divin. Ce que l'on peut en dire, c'est que l'affection est innée ; en effet, dès que le fœtus est en capacité de percevoir le monde, il va réagir positivement aux stimuli de ses parents bien plus qu'à tous les autres... et n'en déplaise aux hommes, mais c'est bel et bien les stimuli de la mère qui sont ressentis encore plus fort que tous les autres.

L'affection est inaltérable, quoi qu'il nous arrive dans la vie, nous serons toujours capable d'aimer... si ce n'est pas un être humain, ce sera reporté sur un animal.

La sécurité de l'attachement est bien moins éthérée... et surtout bien plus biologique. En effet, elle s'enracine en nous dès la naissance. Il s'agit d'une acquisition née de l'attention donnée par les personnes dite « safe care » ou encore nos « care giver », à savoir nos parents et notre famille. Ce qui importe, c'est la qualité du lien d'attachement. Il va déterminer toute notre perception du monde. Il est un apprentissage issus de notre capacité adaptative naturel. Pareil au cordon ombilical qui apporte la vie durant la période fœtal, le bébé va être lié à ces « care giver » par un autre type de cordon, le lien d'attachement par lequel va circuler les premières informations qui définiront toute sa vie sociale. Dès la naissance et jusqu'à ses premiers mois d'expérience, alors que l'enfant est intégralement dépendant de ses « care giver », il va petit à petit et à force d'expérience, emmagasiner dans son cerveau les différentes règles d'intégration sociale de base qui lui permettront de s'adapter au monde dans lequel il va vivre.



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