A propos du désir de l'autre

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J’aimerais revenir sur cette notion du désir sexuel. Comme expliqué dans les phases de l’amour, le désir sexuel, le désir de l’autre, provient des hormones ET de la curiosité liée à la méconnaissance de l’autre. Et donc, le désir finit toujours par s’estomper si nous n’agissons pas dessus, et généralement cela intervient après la phase d’état amoureux… le désir de l’autre peut revenir après la phase de doute, justement parce qu’on choisit de l’aimer mais surtout parce qu’on a eu peur de le perdre. 


À travers l’ensemble des livres que je vous propose, je vais vous expliquer comment agir sur vous pour créer la curiosité chez l’autre, modifier tous les paramètres qui sont pris pour acquis et qui, à terme tuent le désir. Mais restons honnête, même cela, au bout d’un moment, vous en aurez fait le tour, et à part jouer avec ces éléments pour en faire de nouvelles combinaisons, il arrivera un moment ou vous n’aurez « plus de secret pour l’autre »… et donc une baisse du désir. C’est NORMAL et c’est justement pour pallier à cela que je fais une grosse parenthèse sur l’art et la manière de gérer le désir. Je ne peux que vous conseiller d’utiliser ce qui suit en parallèle à l’ensemble de mes écrits pour doser adroitement le jeu, la curiosité et la gestion du désir de l’autre.

Donc, je l’ai déjà dit… le désir sexuel n’est PAS LIE aux sentiments que vous avez pour l’autre. Avoir une baisse de désir ne signifie aucunement que vous n’aimez plus l’autre. Et de la même, NON le désir ne se « transforme » pas en « autre chose de plus grand, plus beau »… le désir est le désir, point. Et il se CULTIVE, il s’ENTRETIENT. Et c’est de ne pas l’entretenir qui le tue à petit feu. Et ce n’est pas normal d’être persuadé que le désir de l’autre… finit forcément par partir et qu’il s’agit là du destin de tous couple !

Commençons par citer Socrate… « pour désirer, il faut manquer de la chose dont on désire ». En 2007 Esther Perl complète cela avec son livre « l’intelligence érotique ». ce qu’il faut retenir de ce livre et de Socrate, c’est que le désir provient de la distance entre vous et votre partenaire.

Exemple, tant que vous ne connaissez pas cette personne qui vous a « tapé dans l’œil » et que vous avez du désir pour cette « inconnu » … tant que vous ne lui avez pas parlé, que vous ne l’avez pas touché… vous ne savez pas si cela va être réciproque ou non. Et cela fait peur, c’est cette crainte de non réciprocité qui nous empêche d’aller vers l’autre et de lever le doute. Et c’est cette distance, la méconnaissance du corps de l’autre, de ses réactions… qui EST le désir. Et pour combler le désir, à un moment ou à un autre, on ose aller vers cette personne et réduire cette distance. Et une fois au contact, qu’on découvre l’autre (qu’on se touche, s’embrasse, se découvre) on crée de l’intimité.

Dit autrement, tant que vous ne connaissez pas l’autre, vous fantasmez ; une fois que vous démarrez le dialogue et jusqu’à la phase d’érotisme, donc avant la sexualité, vous réduisez la distance entre vous et créez de l’intimité… intimité qui laissera la place à la sexualité, qui s’entretient avec l’intimité.

Ce que je veux dire ici, c’est que la PROXIMITE c’est le CONTRAIRE DE LA DISTANCE. Vous passez du fantasme à l’acte… et par l’acte réduisez la distance entre l’inconnu et la personne avec qui vous êtes en couple. Et si vous constatez une baisse de désir, remettez de la distance entre vous… qui créera le besoins de proximité et donc le désir.

Pour créer de la distance, vous pouvez agir sur votre attitude, jouer un rôle ; mais également montrer vos différentes facettes… étonner et surprendre l’autre, c’est l’ensemble des jeux érotiques. En n’étant « plus tout à fait le même », vous créez une nouvelle personne à séduire, avec qui il faut créer la proximité et entretenir le désir. Par le jeu, vous vous rendez inaccessible ; vous pouvez définir des règles pour vous laisser toucher, embrasser etc… mais vous pouvez également jouer à dire non jusqu’à céder. Ce défi de vous « reconquérir » crée la distance qui génère le désir. Tout cela pour dire que si vous dites « oui » à la sexualité sans vous faire prier, vous ne jouez jamais avec la distance entre vous et votre partenaire… et donc entamez le stock de désir jusqu’à l’épuiser. Et cela mène à une routine qui s’appelle « la vanille »… et qui finit par faire de vous des colocataires, dans le meilleur des cas, avec un avantages sexuel. 

Mais revenons à notre propos de base, la gestion de la distance pour générer le désir de l’autre. Parce qu’il y a deux types de distances… la distance morte et la distance vivante. Admettons qu’un soir vous décidiez de ne pas dormir avec votre partenaire alors que vous vivez ensemble. Si vous vous dites « il me casse les bonbons, j’vais dormir sur le canapé » c’est de la distance morte. Si vous vous dites « ce soir on ne dort pas ensemble et demain on fait un jeu érotique » c’est de la distance vivante…parce que vous avez un objectif de relance du couple en jeu. Et mieux, je n’ai pas pris cet exemple au hasard… la distance va permettre d’anticiper le jeu, si vous avez décidé lequel, on peut s’y préparer et si c’est un jeu de rôle, commencer à entrer dans son personnage pour rendre le jeu encore plus réel et vivant ! la grosse différence entre la distance morte et vivante, c’est que l’une est dans la « réaction », je crée de la distance à cause de « quelque chose qui ne vas pas » ; l’autre est dans l’action « je crée de la distance pour » et derrière le « pour » vous pouvez mettre à peu près ce que vous souhaitez, pourvu que ce soit bénéfique pour votre couple.

J’aimerais vous faire admettre quelque chose… la spontanéité sexuelle n’est qu’un mythe. En effet, la sexualité est désirée tant que vous découvrez votre partenaire, à travers le jeu, l’érotisme, les positions ou les actes sexuels. Dès que vous en avez fait le tour… ben c’est un peu comme un enfant qui joue avec ses jouets… à un moment il s’en lasse. Et comment réagit il ? en le laissant dans le fond d’une caisse… et un beau jour il retombe dessus. Et c’est parce qu’il ne s’y est pas intéressé durant un certain temps qu’il a de nouveau envie de jouer avec. Et si le jouet est réellement intéressant, il va jouer durant des heures comme si de rien n’était. Si le jouet est « basique », il en aura à nouveau fait le tour rapidement et à nouveau s’en lasser. Et c’est pareil pour vous ! si vous profitez de la distance pour apprendre de nouvelles choses sur le plan sexuel… quand vous retournerez près de votre partenaire, vous serez « nouveau », avec des « nouvelles idées à essayer » et donc relancerez le désir. Si vous ne faites rien durant la phase de distance, vous allez juste vous retrouver tel que vous vous êtes laissés ! Question, à quel moment lire les livres qui vont suivre ? à chaque fois que vous voudrez mettre de la distance entre vous et votre partenaire… prendre une soirée pour lire ce que j’écris, le fantasmer, l’imaginer et le préparer est une très bonne manière de vivre la distance constructive !

Bref, si vous croyez que le désir ne vient pas de vous, vous vous empêchez de le vivre et de l’exprimer intentionnellement ! et croyez-moi, assumer le désir de l’autre rend la sexualité bien plus épanouie… (J’ajouterais qu’il y a deux types de sexualité, celle avec le respect et la gestion des envies mutuelles, et la sexualité bestiale sans sentiments ; jouer avec ces deux types de sexualité montre également une autre facette de vous et donc crée une distance à combler pour l’appréhender).

Et allons plus loin, le coup de foudre n’est pas spontané ! avant de l’avoir, vous étiez seul, vous avez pensé à la vie à deux, vous l’avez imaginé, vous avez fantasmé le partenaire idéal… et c’est lorsqu’une personne s’approchant de ce fantasme se présente à vous que vous avez le coup de foudre… mais encore faut-il en être conscient pour l’admettre. Bref, au moment du coup de foudre, vous avez tout fait (ou allez tout faire) pour aborder cette personne… en vous faisant beau, avec du parfum… vous vous préparez à rencontrer cette personne. C’est un RITUEL qui sert à CRÉER LE DESIR.

Et le rituel permet, en outre, de se couper du monde, de se préparer à un moment intense et de se mettre en condition pour le vivre… vous devriez ritualiser votre sexualité… non pas ce qu’il va se passer durant la sexualité, ça c’est la ROUTINE (et la routine crée l’ennui et détruit le couple), mais bien prendre le temps de vous préparer à avoir une sexualité épanouissante… en prenant une douche, vous lavant les dents… mettant une tenue sexy, puis en préparant la pièce avec de l’encens ou des bougies, en réglant la lumière… parce que concrétiser ce rituel vous rapproche consciemment de l’acte à venir et vous mets en condition de le vivre intensément. Mais on y reviendra à l’importance du rituel… promis.

Et donc, le désir, votre désir… viens de vous, parce que c’est VOTRE DESIR… et si vous l’entretenez par l’action, le désir croît et reviens… c’est mécanique. C’est ainsi que fonctionne notre cerveau.


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