La dépendance affective

La dépendance affective - La dépendance émotionnelle - Les relations toxiques 

Qu'est-ce que la dépendance affective ?

La dépendance affective peut être définie comme un besoin de l'affection des autres quitte à négliger sa propre personne. Elle est considérée comme un état pathologique lorsqu'elle provoque de la souffrance. La dépendance affective désigne un phénomène d'incapacité psychologique à vivre par et pour soi-même

La principale cause de la dépendance affective
Généralement, les personnes souffrant de dépendance affective ont manqué d'amour et d'attention pendant leur enfance. Habituellement, cela est dû à cause d'une dysfonction du milieu familial, mais elle peut également être provoquée par un traumatisme, comme l'intimidation à l'école, par exemple.

Une fois adulte, le sentiment de ne pas mériter d’affection demeure, provoquant un manque de confiance en soi ainsi qu’une peur constante de perdre l’autre. Les personnes en couple auront, par exemple, l’angoisse permanente d’être quittés, que l’autre cesse de les aimer.

La personne dépendante affective tente de reproduire inconsciemment une relation insatisfaisante de son enfance, ce qui l’amène invariablement à vivre des relations douloureuses. Malgré qu’elle éprouve de la souffrance et de la frustration dans sa relation, puisque ses besoins affectifs ne sont pas comblés, elle éprouve de la difficulté à rompre et à se détacher de son partenaire ou de certaines personnes de son entourage.

L'amour et la dépendance affective
L'amour est une drogue dont il est parfois bien difficile de se défaire. La dépendance affective, c'est justement l'addiction à l'amour; c'est ne pas pouvoir s'imaginer sans l'autre et avoir la peur d'être abandonné par ce dernier. Elle est toxique et néfaste. Elle peut détruire et torturer l'esprit.

La mécanique de la dépendance affective

L’anxiété, sous tendue par des schémas dysfonctionnels, peut être à l’origine de dépendance affective. Ainsi, quelqu’un qui a le schéma « en cas de rupture je ne trouverai personne d’autre » sera accroché à son conjoint actuel de façon possiblement dépendante. La personne dépendante affective a tendance à privilégier son émotion à court terme au détriment des éléments rationnels qui montrent que la relation ne lui convient pas.

Les dangers de la dépendance affective
Le principal danger est le risque d’accepter l’inacceptable: la violence physique.

Les personnes dépendantes acceptent même la violence pour éviter de risquer de perdre le lien. Pour elles, la violence subie est moins grave que la perte de la personne dont elles sont dépendantes.

Le message est très clair: toute violence doit faire s’arrêter la relation immédiatement. Il n’y a pas de petite violence ou de bonne raison. La moindre gifle doit faire rompre la relation. En cas de violence majeure, il faut aller immédiatement aux urgences médico-judiciaires.

Généralement, la violence physique est longtemps précédée de violence verbale (insultes etc…). C’est dès cet instant que les règles doivent être posées sans la moindre concession. Si le conjoint n’arrive pas à se tenir à un respect stricte de l’autre, la relation doit s’interrompre.


Le rôle des émotions
L’émotion pèse plus lourd dans le balance. De ce fait, la personne va tenter d’ignorer les éléments objectifs qui révèlent que la relation est dans l’impasse. L’argument le plus habituel est: « oui mais je l’aime! »

Tout d’abord, le trait de personnalité insecure (théorie de l’attachement) selon Bowlby, peut également entraîner une dépendance affective. La personne n’a pas été, pendant sa petite enfance, rassurée en profondeur sur l’affection que lui portaient ses parents. De ce fait, elle a développé une faille. A l’âge adulte, la personne a demande à l’entourage de combler cette faille en demandant incessamment de la rassurer sur un plan affectif.

Ensuite, le manque d’estime de soi ou de confiance en soi peuvent également être en cause. En effet, cela pousse la personne dépendante à accepter tout et n’importe quoi de la part de son conjoint parce qu’elle ne se sent pas digne d’affection. De plus, elle s’estime incapable de retrouver quelqu’un si elle est quittée. Les schémas de dévalorisation l’empêche d’avoir une vision équitable de sa faculté à réagir. Du coup, elle éprouve le besoin de compenser en acceptant plus que ce qu’elle devrait.

Par ailleurs, l’hypersensibilité émotionnelle entraîne une charge émotionnelle telle que lorsque la personne dépendante est soumise à la tristesse ou à la crainte de perdre l’affection de l’autre. Par conséquent, elle accepte tout pour échapper à ce trop-plein émotionnel.

Enfin, un deuil mal digéré d’une relation précédente peut aussi être à l’origine de la dépendance émotionnelle. C’est un phénomène proche d’une situation post-traumatique: la personne veut tout faire pour éviter la souffrance qu’elle a connue par le passé.

Les troubles
Certains troubles se voient plus souvent dans la dépendance affective. On peut citer notamment la dépression, la bipolarité, les troubles anxieux (trouble panique, trouble anxiété généralisée, phobie, phobie ou anxiété sociale) et les troubles de personnalité.

Le diagnostic est fait par un médecin, de préférence psychiatre. C’est en effet essentiel parce que:

  • s’il existe un diagnostic sous-jacent, il faudra le traiter.
  • les mécanismes de la dépendance affective varient selon le type de diagnostic.

Le traitement est donc différent.

La dépendance affective peut également induire certaines complications. Il y a d’abord les addictions notamment à l’alcool, pour gérer le stress de l’abandon mais à d’autres substances, pour se faire accepter d’un groupe social. D’autres complications surviennent, comme l’isolement, lorsque l’entourage est épuisé des sollicitations de la personne dépendance.

Se soigner
La grande majorité des personnes ayant des traits de dépendance affective trouvent un équilibre dans leur vie quotidienne. Par exemple, elles choisissent un métier avec peu de responsabilités, où l’ambiance avec les collègues est bonne et aidante, un conjoint disposé à les soutenir et à répondre à leurs besoins de réassurance.

Bien évidemment, tout se complique lorsque les personnes dépendantes ne parviennent pas à trouver cet équilibre dans leur entourage. Lorsque par dépendance, la personne dépendante renonce à des choses positives (refus de promotion…), ou accepte une souffrance ou un comportement inacceptable de la part d’autrui (cas d’une femme battue ne parvenant pourtant pas à rompre avec son conjoint), ou inversement, commet des actes répréhensibles ou exagérés par dépendance, (exiger par exemple 50 SMS par jour de son conjoint) là, un suivi psy s’avère nécessaire. Dès que la souffrance apparaît, il est nécessaire de prendre un avis psy.

Le psychiatre est seul habilité à poser le diagnostic psychiatrique. De plus, il recherchera également un trouble associé. En fonction de la stratégie thérapeutique, un psychiatre ou un psychologue pourront réaliser la psychothérapie.

Le traitement

A ce titre, le travail en thérapies cognitivo-comportementales (TCC), ou thérapie interpersonnelle (TIP) est à utiliser en première intention, après avoir vérifié que cette dépendance ne fait pas partie d’un tout plus global. Dans cette démarche, le psychiatre posera le diagnostic et organisera la prise en charge. Il proposera une psychothérapie, éventuellement déléguée à un confrère psychiatre ou à un psychologue.
L’objectif sera toujours d’aider la personne à accorder du poids tant aux aspects émotionnels qu’aux aspects rationnels.
En première intention, un traitement psychothérapique et non pas médicamenteux est recommandé.

Le traitement impersonnel
La thérapie interpersonnelle (TIP) paraît particulièrement utile dans cette indication de par sa modélisation du problème interpersonnel en conflit fermé.

En effet la vie de couple implique de répondre aux besoins mutuels. La dépendance affective apparaît dans le modèle TIP lorsque les besoins mis en jeu par l’un des partenaires ne trouvent pas d’écho suffisant chez l’autre, notamment si les besoins sont inadaptés ou les attentes trop élevées.

Malgré ces problèmes interpersonnels, la personne dépendante cherche à maintenir la relation à tout prix. Pour cela, elle sacrifie ses besoins personnels et au contraire, s’astreint à répondre aux besoin de son conjoint. A court terme, le bénéfice est là: l’émotion diminue. Mais à long terme, cela entraîne deux effets délétères:

  • le conjoint augmente ses attentes à des niveaux trop exigeants, puisqu’on ne lui impose pas de limite.
  • la personne dépendante voit ses besoins non comblés et en souffre

Du reste, les personnes dépendantes sont généralement conscientes de leur dépendance. Du coup, elles se dévalorisent encore plus ce qui contribue à aggraver leur dépendance. Dans ce modèle, la personne dépendante affective s’acharne à garder le lien malgré le fait que ses besoins soient mal satisfaits dans le lien. Elle laisse l’émotionnel décider de sa conduite à tenir au détriment des considérations rationnelles sur la qualité du lien. Enfin, elle présente des difficulté à mentaliser la situation, c’est à dire à comprendre que l’intention de l’autre n’est pas forcément de prendre en compte ses besoins. Du reste, la personne dépendante affective a également des difficultés à identifier son intention avant d’agir elle-même.

Méthodes d'action
Le psy TIP aide le patient à identifier ses besoins, ses attentes et à les verbaliser correctement à l’interlocuteur. Il s’assure aussi que le patient a pu poser et faire respecter les règles de la relation. De plus, il aide le patient à s’assurer que l’interlocuteur est disposé à répondre à ses besoins. Dans ce cas de figure, les analyses du lien et de la communication sont les techniques les plus utiles.

Pour plus d’information, nous vous conseillons de vous reporter au site très complet de l’IFTIP (Institut de Formation en Thérapies Interpersonnelles), association loi 1901 : https://www.iftip.fr qui fait référence dans le domaine.

Thérapie cognitivo-comportementale
La  thérapie cognitive et comportementale (TCC) est également très pertinente dans cette indication. En effet elle cible les croyances erronées que la personne dépendante a sur la vie de couple et chercher à les modifier.

Un exemple de schéma dysfonctionnel est le suivant. La personne dépendante se persuade qu’elle ne pourra pas retrouver un autre conjoint. Du coup, mieux vaut tout accepter que de se retrouver seule. A court terme, la stratégie est payante, puisque la crainte de la solitude ou de la rupture s’apaise. Mais à long terme, cette attitude conforte la personne dépendante dans l’idée que la seule façon de rester en couple est de tout accepter.

Par conséquent, le travail en TCC consiste à mettre en évidence ces schémas afin de les retravailler. Le psy TCC utilisent habituellement la restructuration cognitive et le questionnement socratique, ainsi que l’affirmation de soi.

Les signes de la dépendance affective

  • Tendance à solliciter en permanence l’avis de l’autre
  • Difficulté à se séparer
  • Difficulté à prendre une décision, seul
  • Recherche d’approbation en permanence
  • Demande permanente à l’autre de réassurance affective
  • Tolérance à des choses intolérables de la part de la personne dont on est dépendant (brimades, humiliations, voire violence etc…)
  • Relation de type fusionnel
  • Exigences de proximité, refus que l’autre s’éloigne
  • Suspicion
  • Tendance à hyper solliciter le partenaire
  • Difficulté à percevoir les signes rassurants envoyés par l’autre
  • Chantage affectif
  • Tendance à négliger les autres relations
  • Faible affirmation de soi
Les signes psychiques de la dépendance affective
  • Crainte du célibat, de la solitude
  • Quête affective
  • Incapacité à se rassurer par soi-même
  • Doute permanent sur l’affection de l’autre. Ce doute peut constituer des idées obsédantes
  • Faible estime de soi.
  • Incapacité à faire des choix
  • Tendance à prioriser les émotions à court terme au détriment des conséquences à long terme
  • Préoccupation exagérée pour la relation, tendance à la décortiquer et lui consacrer trop d’attention
  • impulsivité


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