L'histoire du cinéma érotique et pornographique

Un film érotique, dit également porno soft ou softporn, est un film à finalité érotique où la sexualité occupe une place centrale. Si la nudité est présente dans les films érotiques, les rapports sexuels y sont simulés ou présentés de façon que les organes génitaux ne soient pas visibles, ce qui représente leur principale différence par rapport aux films pornographiques.

Les films érotiques se rattachent à ce que l’on désigne sous le nom de « pornographie soft », tandis que les films pornographiques relèvent de la « pornographie hard ».

En France, la majorité des films regroupés sous l’appellation « érotique » sont des films interdits aux moins de 16 ans.

Donc, l’histoire du cinéma érotique… ne peut se résumer de « la suggestion de l’amour » à « montrer l’acte » puis « à montrer l’acte non simulé ». En réalité, l’histoire est bien plus compliquée que cela. En effet, il y a les mœurs de chaque époque, l’art de la suggestion pour détourner la censure et l’assouplissement des règles imposées aux studios … mais également les studios indépendant et leurs productions. De même, il serait intéressant de s’intéresser à quelques pays et leurs propres codes et législations. D’où, la nécessité du travail de recherche de vous proposer un maximum de ces productions pour prendre conscience qu’un baiser filmé en 1896 a fait scandale et qu’en 2010 le porno est accessible à tous… et que cela ne s’est pas fait sans heurt.

1895, Invention du cinématographe et création des films en noir et blanc muet.
En 1896, la projection du premier baiser cinématographique entre John C. Rice et May Irvin, sous le titre « The kiss » déchaîne les fureurs de la presse et des ligues bien pensantes. A cette époque, la simple vue d’un baiser dans un film est susceptible de choquer les spectateurs… et le public assiste, médusé, au premier vrai baiser du cinéma entre May Irwin et John C. Rice. L’acteur s’approche. Recule. Puis se penche et pose ses lèvres sur celles de l’actrice canadienne. « Grandeur nature », s’offusquera un quotidien de Chicago, allant jusqu’à demander l’intervention de la police contre cette obsénité… « De telles choses sont déjà bestiales. Elargies à des dimensions gargantuesques, elles sont absolument dégoûtantes. Cela est du ressort de la police… ».

Pourtant, The kiss est vendu à des milliers d’exemplaires et projeté dans les salles jusqu’à ce que les bobines partent en lambeau !

En 1897 le film « après le bal » par le réalisateur français George Méliès es le premier film à simuler la nudité, l’actrice principale et future femme du réalisateur porte un bodystocking couleur chair. Et c’est en 1899 que sort un film de 3 minutes ayant pour sujet… un striptease dans une salle de bain; le titre du film étant « Le coucher de la mariée » avec Louise Willy en actrice principale, produit par Pirour et Kirchner, en france. Cette même année sort un film Britannique, « The kiss in the tunnel » de Bamfroth

Entre 1906 et 1911 Johann Schwarzer, en Autriche, veut briser la domination française sur l’érotisme et réalise 52 productions érotiques, films présentés comme érotique artistiques sous la production de Saturn Film…et en 1911 cette maison de production est fermée par les autorités, ses films détruits. Seul quelques films ont été retrouvés dans les mains de collectionneurs privés, à savoir Das Sandbad (1906), Baden Verboten (1906), Das Eitle Stubenmädchen (1908) et Beim Fotografen (1908).

1907, première apparition de la censure au cinéma aux Etats Unis puis en Angleterre et en France
En 1907 sort, « El Sartorio », petit film anonyme en provenance d’Argentine.
En 1909 À partir de là, la nudité se dévoile dans deux circuits parallèles, le premier, clandestin, avec la confection de bandes érotiques pour une bourgeoisie aisée, le second, grand public, sous forme de suggestion.

En 1908 sort un film français, "A l’écu d’or ou à la bonne auberge", dont l’auteur est anonyme.

En 1911 sort le film Italien « Inferno« , réalisé par Francesco Bertolini… dans son adaptation du livre de Dante « La Divine Comédie » apparaissent les écorchés au seins nu masculin et féminin… et contient également les premières scènes de flagellation.

Pour montrer davantage qu’une épaule dénudée, il faut un alibi, celui d’une société « décadente » appartenant au passé comme dans « Cabiria » en 1914. Le personnage de la femme fatale apparaît pour la première fois dans « Embrasse-moi, idiot » (1915) sous les traits de Theda Bara.

En 1915 sort aux états Unis un film muet nommé « Inspiration », considéré comme le premier film montrant l’acteur principal nu. Ce film est suivi par « Pureté » en 1916 puis « la fille des dieux » la même année. Pour éviter toute censure les corps sont masqués par de long cheveux et sont considéré comme des tableaux filmés et non comme des films montrant une action. C’est également cette année-là que sort de manière anonyme aux Etats Unis le film « A free ride » signé A Wise Guy…

En 1917 sortent deux films majeurs… « Cléopatre » ou Theda Bara porte des tenues très osées; puis Gordon Griffith incarne « Tarzan », devenant le premier homme acteur et le premier jeune homme dans la foulée, apparaissant nu à l’écran.

En 1920 le puritanisme fait que les seins, les fesses et la nudité n’étaient plus les bienvenus au cinéma…
Pour créer un semblant d’érotisme, les réalisateurs jouent avec les ombres et les transparences. Erich von Stroheim, qu’Hervé Bazin appelait « le marquis de Sade du cinéma », multiplie les scènes d’amour au clair de lune et les viols dans « Folies de femmes » (1922), « La Symphonie nuptiale » (1928) suivi de « The honneymoon » qui malheureusement est considéré comme perdu et « Queen Kelly » (1928).En 1926 sort « The flesh and the devil » de Clarence Brown, aux Etats Unis, où Greta Garbo boit les lèvres de John Gilbert plus qu’elle ne les goûte.

1927, Le cinéma devient parlant
Dans « Un chien andalou » (Bunuel, 1929), Pierre Batcheff malaxe les seins nus de Simone Mareuil. Dans « La coquille et le Clergyman » (Germaine Dulac, 1928) Antonin Artaud identifie l’érotisme à la cruauté ; « il se jette sur elle, écrit-il dans le scénario, et lui arrache son corsage comme s’il voulait lacérer ses seins. Mais ses seins sont remplacés par une carapace de coquillages. »

1930, Instauration du code Hays définissant ce qui pouvait être montré ou non sur les productions cinématographiques
Promu par le sénateur William Hays et adopté par les studios hollywoodiens, le code Hays établit des règles précises en matière de moralité : les décolletés sont limités de dos jusqu’à la taille, de face jusqu’à la naissance des seins, et le nombril ne peut être montré. Les « mouvements inconvenants » sont interdits.

« L’âge d’or » (1930), interdit pendant un demi-siècle, est traversé par l’irrésistible pulsion du désir, la volonté de s’accoupler dans la boue malgré la présence des ecclésiastiques et autres notables ; la femme y est non seulement consentante, mais désirant, donc scandaleuse. Lya Lys suce avec frénésie le doigt de pied d’une statue.

1932, Invention du cinéma en couleur
Si Tarzan est torse nu, exotisme oblige, l’évolution des tenues de Jane dans la série produite par la Metro-Goldwyn-Mayer avec Johnny Weissmuller est flagrante : dans « Tarzan, l’homme singe » (1932) et dans « Tarzan et sa compagne » (1934) elle n’est vêtue que d’une peau de bête qui ne cache pas grand-chose, dans « Tarzan s’évade » (1936) elle est revêtue d’une combinaison qui ne met plus du tout en valeur ses formes. Les producteurs américains vont jouer avec les allusions. Le fétichisme sexuel atteint une sorte d’âge d’or. Les actrices développent des poitrines de plus en plus fortes. À Mae West, que le magnat de la presse William Hearst qualifiait de « monstre lubrique », succède Jane Russell. En 1933 le film « Ecstasy » de Gustav Machaty, où la tchèque Hedy Kiesler court dans les bois, nue comme un ver,fait scandale à cause d’une scène de natation nue…et une scène de sexualité explicite ou n’est montré que le visage des acteurs. Le gouvernement américain en fera brûler symboliquement une copie en 1935.

La publicité du film « Le Banni » de Howard Hughes est principalement basée sur sa poitrine généreuse, sans oublier le petit côté SM; ce film raconte la vie amoureuse de Billy the Kid; ce qui retarda la sortie du film de trois ans.

En France, dans « Le jour se lève » (1939), Arletty est nue sous sa douche mais le plan sera coupé par la censure.

Aux Etas-Unis l’érotisme se sublime et des stats commencent à apparaître, tel que Greta Garbo, Marlène Dietrich, Rita Hayworth, Ava Gardner, Marilyn Monroe. Pour Hollywood, la star s’élève au-dessus des vivants. Elle est la femme inaccessible, incarnation de l’amour fou. Et au lieu de montrer la sexualité, on la suggère… Le strip-tease le plus sublimé d’Hollywood fut celui de Rita Hayworth dans « Gilda » de Charles Vidor (1946) lorsqu’elle retire ses longs gants noirs en chantant « Put the blame on mamie ».

L’érotisme, empêché par la censure et notamment par le code Hays, surgit presque toujours par effraction. Comme cette jeune fille hésitant à toucher le pis d’une vache dans « Los Olvidados » (1951) ou le lait s’écoulant sur ses cuisses, ou encore les vieillards fétichistes, adorateurs des chaussures de femmes chers à Luis Bunuel: « El » (1953), « La vie criminelle d’Archibald de la Cruz » (1955), « Susana la perverse » (1950) et surtout le personnage de Don Jaime dans « Viridiana » (1961).

Entre 1952 et 1968 l’écran se libère
En 1952, la Cour suprême des États-Unis revient sur la décision de 1915 et décide que le cinéma doit bénéficier de la liberté d’expression garantie par le premier amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique.

Quatre ans plus tard, la sortie simultanée de « Et Dieu… créa la femme » de Roger Vadim avec Brigitte Bardot en sexe-symbole de renommée mondiale et de « Baby Doll » d’Elia Kazan qui met en avant la sensualité de son héroïne, ouvre une voie dans laquelle une partie importante de la production européenne et américaine va s’engouffrer, le cinéma italien en tête. Il y aura bien un durcissement de la censure à la fin des années 1950, mais le mouvement est lancé. Et en 1957 sort « Mademoiselle Striptease« , de Pierre foucaut et en 1959 « Revange of the virgin » de Peter Perry.

À Hollywood, les réalisateurs jouent avec les métaphores y compris dans les films de studio à caractère non érotique. Dans La Mort aux trousses, Alfred Hitchcock fait suivre la scène où Cary Grant et Eva Marie Saint s’enlacent dans un wagon par un plan montrant un train entrant dans un tunnel…. ce qui suggère la sexualité qui suit le baiser.

Dans Spartacus, Stanley Kubrick évoque avec subtilité l’homosexualité du personnage de Laurence Olivier qui explique à Tony Curtis qu’il aime aussi bien « les huîtres » que « les escargots ».

C’est en 1960 que le code Hays (la pudeur au cinéma) est assouplis et considéré non plus comme une obligation mais un guide de pratique et de précautions.

« L’Immoral Mr. Teas » (1960) de Russ Meyer constitue l’un des premiers films à caractère pornographique américain qui ait bénéficié d’une distribution officielle et de l’attention d’une critique sérieuse. Par rapport à la production européenne importée sous le manteau, le film de Russ Meyer innove en racontant une histoire — Mr. Teas a la faculté de déshabiller les femmes de son regard ! — avec des personnages ayant un minimum de psychologie. L’Immoral Mr. Teas marque le début d’une série de films à succès pour son auteur qui dépassent largement le cadre des salles spécialisées et attirent donc un nouveau public.

En 1963 et le corps de la femme se devine, se cherche, se dévoile par étapes. Brigitte Bardot s’interroge sur l’élégance de ses fesses dans « Le mépris ». En 1964 sort une réécriture de « Embrasse-moi idiot » … qui sera à son tour adaptée en pièce de théâtre dans les années 80 contenant la fameuse chanson de Bill Baxter

Puis en 1965 sort un film de série B qui fit également son effet scandal, « Faster, Pussycat! Kill! Kill! », par Russ Meyers.

En 1965, « Le Prêteur sur gages » de Sidney Lumet est le premier film produit par un grand studio à montrer des seins nus. En Europe, Michelangelo Antonioni est le premier à montrer un pubis féminin dans « Blow-Up » en 1967.

Et c’est au Japon que les films dit « érotiques » vont naître réellement; ses débuts correspondent à l’époque difficile du cinéma Nippon. En effet, dans les années 60 tous les foyers sont équipés de télévision grâce, entre autre, aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. Les grandes société de cinéma subissent de plein fouet un déclin d’audience. Et voilà comment la télévision s’érotise en proposant des programmes racoleurs avec au centre le sexe (pink eiga) et la violence (yakuza eiga). Et ces deux thèmes deviennent inévitablement un genre majeur du cinéma commercial à petit budget. On retrouve ainsi « Senya Ichiya Monogatari » une adaptation érotique animée des 1001 nuits en 1969 suivie de « Cleopatra: Queen of Sex » et de Belladona la sorcière, formant ainsi la trilogie Animeria.

En France, la censure gouvernementale tente d’interdire « Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot » (d’après Diderot) réalisé par Jacques Rivette en 1966 et qui présente une mère supérieure « entreprenante ». Aux États-Unis, en 1967, le Congrès vote la création d’une Commission sur la pornographie et l’obscénité pour faire face à une production montrant une nudité complète et des comportements sexuels de plus en plus libérés.

En Europe, les films érotiques se cachent encore derrière l’alibi de l’éducation sexuelle. La série allemande des Helga connaît un très gros succès en 1968 avec plus de quatre millions de spectateurs en Allemagne et autant en France pour le premier des deux films. Sur les affiches, la prostitution, la traite des Blanches, et la libération des mœurs font fleurir des avertissements sur les affiches des films concernés, en forme d’appel à consommer… et cette même année la France produit « Candy » de Christian Marquand, une comédie érotique.

Le code Hays est supprimé en 1968 et remplacé par le système de classement Motion Picture Association of America (MPAA)

Et de 1969 à 1980 c’est l’age d’or du cinéma érotique et dès 1970, en France, il en est fini de suggérer la sexualité au cinéma, les scènes d’amour devenant plus intenses et plus crues. Remercions Mai 68 et ses effets libérateurs, l’érotisme peut s’affirmer au grand jour.

Le phénomène du film X dure 12, ans de 1973 à 1984. La phase ascensionnelle dure cinq ans : de 1973 (19 films produits sur 200) à 1977 (58 films sur 214). L’apogée se situe en 1978 (142 films sur 302) 1979 (66 films sur 240).

Si d’aucuns qualifient cette période d’âge d’or, d’autres en parlent au contraire comme d’un moment de grande confusion des genres, tant sur le plan moral qu’esthétique. Plus précisément, le flottement législatif, le plaisir de braver l’interdit et les appétits commerciaux conduisent durant ces 20 années à ne plus distinguer pornographie et érotisme, deux genres que certains critiques considèrent comme d’essences bien distinctes. Cette tendance libertaire va permettre au cinéma traditionnel d’aborder de nouveaux thèmes ou de parler plus ouvertement des relations sexuelles. L’homosexualité est abordée dans « Thérèse et Isabelle » (1968), la polygamie dans « Bob et Carole et Ted et Alice« (1968) ou encore « Le Mariage collectif » en 1971; « Le Dernier Tango à Paris » (1972) aborde la sodomie, assurant au film une renommée et un succès important avec plus de cinq millions d’entrées en France.

Et en France se préparait la grande époque des comédies érotiques dont « Candy » était la précurseur en 1968.

À partir de 1973, la France voit arriver une production de films B ou Z « avec séquences additionnelles », c’est-à-dire des films traditionnels à petit budget comportant des scènes rajoutées provenant de films hards ou érotiques. Ce phénomène dure un an, jusqu’à l’exploitation in extenso des films d’où sont tirées ces scènes supplémentaires. Parmi cette production de films érotiques, on trouve « L’Étalon italien » qui marque les débuts de Sylvester Stallone. Se développe alors une production de luxe de films ouvertement érotiques qui bénéficient d’une promotion comparable à celle des films traditionnels. « Emmanuelle » est le fleuron de cette époque. « Les infidèles » est un drame érotique de Christian Lara de 1973 tandis que « Banane mécanique » raconte l’histoire d’un homme à qui 5 femmes s’offrent, heureux au début puis cherchant à fuir pour avoir du repos… une production Italienne et Française de Jean-François Davy de 1972.

1973-1974 marques la grande offensive du sexe. En un peu plus de douze mois sortent sur les écrans « La foire au sexe« , comédie érotique française « Les valseuses » de Bertrand Blier, « Glissements progressifs du plaisir » de Alain Robbe-Grillet, « La femme aux bottes rouges » de Juan Bunuel dans lequel Catherine Deneuve se dénude entièrement, « Les Contes immoraux » de Valérian Borowczyk où les masturbations à l’aide de concombres sont filmées dans l’esthétique des estampes cochonnes du début du siècle.

Le succès mondial d’Emmanuelle (Just Jaeckin, 1974) avec Sylvia Krystel et Alain Cuny en initiateur pornocrate, clamant avec Arthur Rimbaud qu’il faut changer la vie, consacre le triomphe du porno soft à l’usage des familles endimanchées. D’ailleurs parlons-en de la saga « Emmanuelle »…. En effet, la version de « Just Jaecklin » n’est pas la première version de cette histoire… « Io Emmanuelle » de Caesar Canevari a été produit en 1969, avec sa suite en 1975, « Emmanuelle et Françoise » tournée par Joe D’anato.

Mais un certain Jesus Franco s’approprie également l’histoire en deux volets, « Tendre et perverse Emmanuelle » en 1973 et « Les orgies indéfendables d’Emmanuelle » en 1982.

S’en suit la saga « Emmanuelle », dont le premier film est le long métrage français de 1974 Emmanuelle. Sylvia Krystel est devenue l’actrice la mieux identifiée au rôle. Ce film a repoussé les limites de ce qui était alors acceptable à l’écran, avec des scènes de sexe, du skinny-trempage , de la masturbation , du  » Mile High Club « , du viol , et une scène dans laquelle une danseuse allume une cigarette et la gonfle avec son vagin . Ce film a été créé et réalisé par le réalisateur français Just Jaeckin 

Contrairement à de nombreux films qui tentaient d’éviter une cote X , le premier film d’ Emmanuelle l’a embrassé et est devenu un succès avec une audience estimée à 300 millions. Il reste l’un des films les plus réussis de la France et a joué dans le théâtre de l’Arc de Triomphe pendant plus de onze ans. En France et aux États-Unis, le film n’était pas coupé, mais les censeurs britanniques rechignaient à la masturbation et au sexe explicite. Des coupes importantes ont été apportées au film, y compris l’élimination complète du viol de l’opium dans et la tristement célèbre séquence de «cigarettes» dans le club.

Puis sort « Emmanuelle l’anti vierge » en 1975 par Francis Giacobetti; Kristel s’est éloignée du rôle dans les années 1980, cédant aux actrices plus jeunes, mais est revenue pour le septième long métrage. Emmanuelle 3, sous le titre « Good-bye Emmanuelle » sort en 1978 et est réalisé par François Leterrier. « Emmanuelle 4 » de Francis Leroi en 1984, met en scène Kristel et la nouvelle Emmanuelle Mia Nygren, avait tourné des scènes hardcore, mais elles n’ont jamais été utilisées. Ces scènes, qui n’impliquaient pas les acteurs principaux, ont été reprises dans des versions télévisées et montées en figurants sur les éditions DVD européennes d’Emmanuelle 4 et dans une version intitulée «Emmanuelle 4X» sur une VHS en France dans les années 1980. « Emmanuelle 5 » est de Walerian Borowczyk en 1986; « Emmanuelle 6 » de Bruno Zonocone et Jean Rollin en 1988; et enfin « Emmanuelle au 7e ciel » de Francis Leroi.

Il ne faudrait pas oublier la parodie de 1978 « Carry on Emmanuelle » qui, même si il en est une parodie raconte également l’histoire de notre héroïne inspirée du roman. Cette histoire met en vedette Kenneth Williams comme ambassadeur de France à Londres. Ayant perdu sa libido en atterrissant sur une flèche d’église lors d’un saut en parachute, il découvre que sa femme affamée de sexe, Emmannuelle Prévert, a séduit une VIP nommée kyrielle. Cette version met en vedette Suzanne Danielle dans le rôle-titre. Ou encore la comédie musicale « Adventure into the wood » qui est une réécriture d’Alice au pays des merveilles version Emmanuelle connu également sous le titre « Emmanuelle in wonderland« ….

Un certain nombre de productions non officielles en Italie, au Japon et aux États-Unis ont profité de l’engouement pour Emmanuelle, modifiant l’orthographe du titre. Dans un certain nombre de cas, le nom du personnage était orthographié « Emanuelle » ou « Emmannuelle », quand ce n’est pas le film qui fut renommé purement et simplement pour les sorties internationales; d’autres ont simplement joué sur le fait de n’avoir qu’un prénom comme titre ou en utilisant le fameux fauteuil en osier iconique du premier film, se liant ainsi à l’image de la saga Emmanuelle. Ce qui suggère que ces films n’étaient pas forcément autorisés… ou ont parié sur la renommée de la série.

Parmi ceux-ci nous pourrions citer « Swap meat at the love market » renommé en « Emmanuelle rencontre les échangistes » en 1973 de Hubert Frank; « Amore liberto » renommé en « The real Emmanuelle » en 1974 de Pier Ludovico Pavoni; « Hot act of love » renommé en « Le calde labbra di Emanuelle » ou encore « Boby game » ou « L’amour aux trousses » de Jean-Marie Palladry en 1975; « Tokyo Emmanuelle » d’Akira Kato la même année; « La Marge » mieux connu sous le nom « Emmanuelle 77 » de Walerian Borowczyk paru en 1976; La même année sort « Laure » mieux connu sous le titre « Forever Emmanuelle » de Emmanuelle Arsan; ou « Néa » renommé en « The young Emmanuelle » de Nelly Kaplan; « The awekening of Annie » renommé en « Teenage Emanuelle » de Zygmunt Sulistrowski; « Emmanuelle on Taboo Island » de Enzo D’Amabrosio; « Passion Plantation » qui fut renommé en « Black and White Emanuelle » de Mario Pinzauti. En 1977 c’est « Il mondo dei sensi Emy Wong » qui est renommé « Yelow Emanuelle », de Bitto Albertini et « Vanessa » d’Hubert Frank, qui sortent sur nos écrans. En 1978 sort « Emanuelle y Carole » de Ignacio F. Iquino. En 1979 c’est « Emanuelle queen of sados » d’Elia Milonakos ainsi qu’ « Emanuelle et Johana » de Franco Rosetti. 

En 1980 c’est « Journal intime d’une Thaïlandaise » renommé « Emmanuelle 3 » de Jean-Marie Pallardy qui sort également « Emanuelle goes to Cannes » la même année. En 1981 c’est « Love Camp » qui est renommé en « Divine Emmanuelle » par Christian Anders. En 1982 sort « Kung fu Emanuelle » de John Liu.

C’est ainsi que la saga « Emmanuelle Nera » est tournée en Italie faisant de Laura Gemser la seconde actrice la plus populaire à jouer Emmanuelle. Cette saga de 12 films se compose de « Black Emmanuelle » en 1975 de Bitto Albertini; « Black Emmanuelle en Orient » en 1976 de Joe D’Anato, suivi la même année de « Emmanuelle Nera 2 » et de « Vicieuse Et manuelle » de Brunello Rondi, il est à noter que ces deux films bien que traitant d’Emmanuelle Nera ne font pas officiellement partie de cette saga. En 1977 c’est « Black Emmanuelle en Amérique » de Joe D’Anato qui précède « Emmanuelle et les collégiennes« , de Guiseppe Vari, un autre film qui tourne également dans l’univers de la saga mais n’en fais pas officiellement partie. Et cette saga reprend de plus belle la même année avec « Black Emmanuelle autour du monde » de Joe Danato et « Viol sous les tropiques » toujours de Joe D’Anato en 1977. « Emmanuelle et les filles de Madame Claude« , de Joe D’Anato sort en 1978 ainsi que ‘Emmanuelle and the erotic night » en collaboration entre Bruno Mattei et Joe D’Anato. En 1982 sort « Pénitencier de femmes » de Bruno Mattei et en 1983 sa suite, « Révolte au pénitencier de femme » du même réalisateur.

Une série de téléfilm a été également produite en 1993; Kristel a repris le rôle d’une Emmanuelle plus âgée pour cette série de films conçus pour le câble, qui présentaient Marcela Walerstein comme une version plus jeune du personnage principal. Cependant elle n’a participé à aucune scène d’amour pour cette série, qui a également covedette George Lazenby, également dans un rôle non sexuel. Cette série est composée du « Secret d’Emmanuelle », « Éternelle Emmanuelle« , « La revanche d’Emmanuelle« , « Emmanuelle à Venise« , « L’amour d’Emmanuelle« , « Le parfum d’Emmanuelle » et « Magique Emmanuelle« ; tous de Francois Leroi qui s’approprie la série après avoir réalisé deux volets de la seconde saga à succès.

On pourrait croire la saga essoufflée… mais il n’en est rien, les américains en font un remarque sous la forme de téléfilms nommés « Emmanuelle in space » diffusés en 1994… contenant 7 épisodes, « premier contact« , « un monde de désirs« , « une leçon d’amour« , ‘fantaisie cachée« , « un temps pour rêver« , « une dernière fling« , « la signification de l’amour« .

Ce n’est pas fini… la saga recommence encore une fois sous la série Emmanuelle 2000 avec « Emmanuelle 2000 being Emmanuelle » de Udo Blass; « l’art de l’amour » , « au paradis« , « les joyaux« , « rencontres intimes« , « le plaisir sensuel » et « Emmanuelle Pie » en 2003 sans oublier « Emmanuelle à Rio » de Kevin Alber.

En 2004 c’est au tour de Private Collection de s’approprier la saga avec la série composée de « Déesse de sexe« , « Emmanuelle vs Dracula« , « Sex talk« , « sexual spells« , « l’art de l’extase » et enfin « les désirs secrets de Jesse« ; saga qui s’étale jusqu’en 2006.

Au Festival de Cannes de 2008, Alain Siritzky a déclaré qu’il cherchait une nouvelle Emmanuelle, la production du premier film devant débuter en septembre. Il a été annoncé au Festival de Cannes 2011 qu’Allie Haze (exécutant sous l’alias Brittany Joy) avait été choisie. La série directe en vidéo porte le titre Emmanuelle Through Time ; contenant 7 épisode, malheureusement seul 5 semblent disponibles… l’ordre de visionnage des épisodes serait « Skin City« , « Sexy byte« , « Rod steel 0014 & naked agent« , « Sexual paranormal activity« , « forbiden pleasure« 

Mais reprenons notre histoire de l’érotisme ou nous l’avions laissé…
Jess Franco sortira « Célestine bonne à tout faire« , une comédie érotique française puis, en 1974 sort le film Règlement de compte à OK Coral… et sa version érotique inédite en salle de cinéma par Jean Marie Palladry « Règlement de femme à OQ Coral« .

Un peu par surprise, c’est « L’enfer pour miss Jones« , production Américaine dont nous parlerons un peu plus loin,qui est le premier film pornographique montré en France devant un vrai public. Projeté au premier festival d’Avoriaz en 1973 car fantastique par son sujet, il est aussi présenté au premier festival du film fantastique de Paris (qui n’est pas encore le festival du Rex) dans une petite salle de cinéma de la rue Monge.

Ainsi des films comme « Salo les 120 jours de Sodomme » font leur apparition avec le label film érotique; précédé par « Histoire d’O » (1975).

Ce film aussi mérite qu’on s’y attarde deux minutes… à la base il s’agit d’un roman paru en 1954 et écrit par Pauline Réage / Dominique Aury / Anne Cecile Desclos… deux pseudonymes pour le même auteur de renommée de l’édition française et de la littérature durant plus d’une dizaine d’année. Il s’agit même de la première femme admise en cagne, c’est à dire les études littéraires. Durant 25 ans elle est adjointe à la « nouvelle revue Française » ou elle se rapproche d’André GIlles, un autre auteur de renom (entre autre « les nourritures terrestres »); au fil des années, elle s’impose au sein des éditions « Gallimard » puis comme conseillère du ministre de l’éducation nationale, comme rédactrice au « cahier de la pléiade » et termine comme membre du conseil supérieur des lettres. Dans son travail elle a participé à nombre d’anthologie d’écriture ou encore de traduction d’ouvrages tout comme elle a officié comme critique d’œuvre littéraire dans le but de faire connaître de nouveaux écrivains. Mais revenons au contexte du livre… et donc du film. Ce roman a été écrit par Pauline par amour pour son amant dans le but de lui montrer qu’elle était capable de lui donner des envies et qu’elle était « autre chose » que ce qu’il voyait d’elle. L’auteur confia même qu’elle n’était pas jeune, pas jolie et qu’il lui fallait trouver d’autres armes. Le physique n’est pas tout, les meilleurs armes sont dans l’esprit. Son amant alla jusqu’à lui dire qu’elle n’était pas capable d’écrire ce genre de livre (sous-entendu de l’érotique, pornographique sur l’univers du bdsm). Elle lui répondu qu’elle pouvait au moins essayer. Soyons clair, « histoire d’o » n’était pas destiné à la publication … ce n’était qu’une longue lettre d’amour pour séduire et satisfaire la demande implicite de son amant. Une manière de montrer ce dont elle était capable… une sorte de longue liste de fantasme destinés à un seul homme et voué à rester privé. Il faut noter également que le livre est beaucoup plus « hard » et explicite que le film… Sauf que Jean Pollan, pour qui ce livre avait été écrit, le trouva tellement bon qu’il poussa Pauline à le faire éditer… et ce roman reçut le prix littéraire des deux magots.

Ceci étant dit, nous avons donc l’adaptation par Just Jackelin (qui en était à son second film, le premier étant… Emmanuelle) et l’auteur, qui en profita pour édulcorer son histoire par pudeur; puis une adaptation de Shuji Terayama sous le titre « les fruits de la passion » (japon); une minisérie brésiliennes produite par Eric Rochat … sans oublier « Histoire d’o 2, le retour à Roissy« …. ou encore « O untold pleasure » de 2002…mais également « The journey of O » qui contient les scènes urinaires présentent dans le roman mais absentes des adaptations… curieusement ce film porte également le doux nom de « Emanuelle im Lustschloss der Sinnilchkeit »; ou son adaptation américaine sous le tite « story of Joanna » .

Il reste une petite chose à dire à propos d’Histoire d’O… c’est que l’auteur de la saga « Emmanuelle », Emmanuelle Arsan, s’est largement inspirée du personnage d’O du roman paru en 1952 pour écrire le personnage d’Emmanuelle… Emmanuelle étant « O » avant de rencontrer son amant et de vivre les aventures qu'on lui connait dans sa propre saga... les deux histoires sont donc liées !

Reprenons notre histoire de l’érotisme; il faut donc attendre le 23 avril 1975 pour que le passage à l’acte, le premier film hardcore (en argot : « du vrai ») montrant explicitement l’acte sexuel soit autorisé en France. C’est « Anthologie du plaisir » (A history of the blue movie, 1970) film américain d’Alex de Renzy, compilation de 11 courts-métrages érotico-pornographiques de 1915 à 1970. Il faut donc attendre le milieu des années 70 en France pour que l’on ose transgresser l’interdit et passer de la suggestion métaphorique à la représentation non simulée de l’acte sexuel. « L’enfer pour Miss Jones » sort officiellement en France en septembre 1975 alors que Gorge profonde » sort une semaine après et « Derrière la porte verte » une semaine encore après. Et cependant, le 30 décembre, 1975 le Parlement prétextant que l’engouement populaire pour le X ferait ombrage au cinéma « normal », adopte une loi permettant à la commission de censure de classer un film dans la catégorie X ce qui canalise le public dans des salles spécialisées, pénalise financièrement le producteur avec augmentation de la TVA. L’importation est surtaxée, ce qui incite à une surproduction nationale.

Et cette même année 1975 voit quand même des productions tels que « Les galettes de Pont Aven » de Joël Séria, une comédie érotique dramatique ou encore « Dora, la frénésie du plaisir« , issus du roman La Pouliche blonde de Wavier Vallier.

Le cinéma populaire s’empare du mouvement et Georges Lautner réalise une comédie sur le sujet, « On aura tout vu » avec Pierre Richard et une Miou-Miou débutante très déshabillée. Les premiers films de Bertrand Blier, « Les Valseuses » et « Calmos » sont empreints de cette désacralisation du nu qui caractérise l’époque.

Aux États-Unis, les actrices de premier plan acceptent de se déshabiller.
Et en france, en 1977 c’est « Bilitis » de David Hamilton qui sort sur les écrans, suivie en 1980, du même cinéaste, « Tendres cousines« . 

Le dessin-animé n’est pas en reste, puisque 1976 voit également sur les écrans « Tarzoon, la honte de la jungle » de Picha, qui raconte les aventures coquines de l’homme-singe. En 1979 c’est un péplum qui fait sa part de scandale, « Caligula » , qui devait conter une version réaliste de l’empereur romain, la polémique tournant autour des aspects érotiques, pornographiques et gore de cette version qui fut censurée à de nombreuse reprise. La version originale montrant toute la débauche de l’époque romaine.

Le mouvement gagne rapidement l’intelligentsia et des auteurs-réalisateurs tels qu’Alain Robbe-Grillet, Marco Ferreri ou Barbet Schroeder, abordent de façon directe les divers aspects de la sexualité. Grâce à l’érotisme, le cinéma japonais parvient à s’exporter et le cinéaste Nagisa Ōshima obtient deux beaux succès avec « L’Empire des sens » (515 000 entrées sur Paris-Périphérie en 1976) et L’Empire de la passion (104 000 en 1978).

Ceci dit, les trois plus grosses productions sont « les jouisseuses » sorti en 1974 et fait 2.2M d’entrées, « les expériences sexuelles de Flossie » en 1974 qui fait 1.5M d’entrées et « la masseuse perverse » en 1973 qui fait 1.1M d’entrées au cinéma.

En 1980, le porno ne draine plus que 2,6 % des entrées. De 1980 à 1984, il se produit en France 50, 40, 30, 20 puis 10 films pornographiques. Censuré économiquement et culturellement, le cinéma érotique prend une nouvelle fois la voie de la sublimation.

Cependant la comédie érotique française n’est pas encore morte… pour preuve, entre mon curé chez les nudistes et sa suite, on se calme et on bois frais à saint tropez, deux enfoirés à saint tropez… on retrouve également « Le diable rose » de Pierre B. Reinhard comme film de guerre érotique et comique… en 1987 !

La grèce propose « Sexe… 13 Beaufort ! » en 1971, qui est l’un des films majeurs intéressant et représentatif de ce cinéma.

Le cinéma italien produit également quantité d’œuvres jouant sur l’érotisme de ses héroïnes. En 1973, Laura Antonelli gagne ainsi ses galons de star internationale grâce à ses porte-jarretelles aguicheurs dans « Malizia« . Samperi proposa pendant deux ans le scénario du film aux plus gros producteurs et acteurs italiens de premier plan comme Ugo Tognazzi ou Nino Manfredi, sans succès. Le producteur Silvio Clementelli voulait l’actrice Mariangela Melato dans le rôle principal, mais Samperi insista pour choisir Laura Antonelli, qui venait de tourner « Ma femme est un violon » (Il merlo Maschio), film dans lequel l’actrice s’était généreusement dénudée et apparaissait au sommet de sa beauté. L’année qui suivit le succès de Malicia, Salvatore Samperi tourna un film analogue, « Péché véniel » (Peccato veniale), dans lequel il reprit les mêmes acteurs (Laura Antonelli et Alessandro Momo), les mêmes auteurs (Ottavio Jemma et Alessandro Parenzo) et le même compositeur (Fred Bongusto). et sa suite, « peccato veniale 2 » 

En 1991, presque vingt ans après, était produit Malicia 2000, avec le même réalisateur et les mêmes principaux acteurs. Le film fut jugé « pathétique et embarrassant », et se révéla un échec total au box-office. Pour l’occasion, Laura Antonelli avait utilisé des produits au collagène censés faire disparaître les rides, préconisés par un chirurgien esthétique, qui provoquèrent de graves réactions allergiques. Le genre avait cependant atteint son apogée avec le « Caligula » de Tinto Brass en 1979.

Le cinéma espagnol est également à souligner avec « Eugénie », qui raconte l’éducation sentimentale d’une jeune fille version culte marquis de Sade sorti en 1970 par Jusus Franco. L’année suivante c’est « Vampyros Lesbos« , du même auteur, dans le style érotico-horrifique qui est produit. 1972 c’est une relecture de Frankenstein sous le titre « Les expériences érotiques de Frankenstein« , toujours de Jésus Franco et dans le style fantastique érotique. En 1973 c’est « Une vierge chez les morts vivants« , film d’horreur fantastique érotique qui est produit par le même réalisateur.

1975 voit naître un remake d’Emmanuelle sous le titre « Black Emmanuelle » de Bitto Albertini (voir plus haut pour le descriptif de la série Emmanuelle et ses adaptations). La même année Jésus Franco sort une production française, « Les chatouilleuses«  avant de produire un filme belgo franco espagnol « Sexorcismes » la même année. Curiosité, l’homme au 199 films tiens le rôle principal et de réalisateur dans ce film.

1980 voit « Deux espionnes avec un petit slip à fleurs« , de Jésus Franco; cette fois il s’agit d’un film d’espionage érotique; L’année suivante c’est Hubert Frank qui sort une production autrichienne et espagnole « Patricia un voyage pour l’amour« , l’histoire d’une amourette d’adolescente fille de millionaire et de son prof de tennis. « Histoire d’O 2 » est la suite directe du culte au SM et au libertinage, en 1984 par Eric Rochat et raconte le retour à Roissy d’O…qui est devenue dominatrice suite à son passage chez Sir Stephen.

1985 c’est « L’enchaîné » qui raconte une histoire d’amour qui se termine en kidnapping autour de deux jeunes filles et un homme le tout avec un secret qui les lies et un désir de ne pas être abandonné; par Guiseppe Patroni Griffi. La même année Jésus Franco propose « La mansión de los muertos vivientes » narrant l’histoire d’un groupe de jeune pensant passer un weekend agréable dans une villa, séjour troublé par un archéologue qui réveille des zombies. Un film d’horreur érotique qui fait partie de la saga « le cycle des templiers » comprenant également « la révolte des morts vivants » en 1972, « le retour des morts vivants » en 1973, « le monde des morts vivants » en 1974 et « la chevauchée des morts vivants » en 1975; la saga se concluant avec « le manoir des morts vivants » en 1985.

En Allemagne, il faut attendre la fin des années 60 pour revoir des films érotiques sous l’appellation  Lederhosenfilm, que l’on pourrait traduire littéralement par « film en Lederhose » (culotte bavaroise) en français, fait référence à un type de comédie très en vogue dans les années 1970 et au début des années 1980. Les Lederhosenfilmen se déroulent généralement en montagne, dans un environnement alpin, et incorporent des éléments de comédie humoristique, dans la lignée des comédies allemandes telles Weiberregiment de Karl Ritter ou Das sündige Dorf de Joe Stöckel.

L’un des producteurs majeurs de ce courant a été l’autrichien Karl Spiehs, propriétaire de la société de production munichoise Lisa Film. On compte parmi les réalisateurs les plus en vue de ce courant Franz Marischka, Franz Antel, Alois Brummer, Jürgen Enz, Franz Josef Gottlieb, Siggi Götz ou bien encore Gunter Otto.

Sans aller jusqu’à citer tous films répertoriés, nous allons en faire une sélection des plus représentatifs.

En 1974 sort « Bibi la dévoreuse » ou « les confession d’une adolescente », également traduit sous le titre « sauvage sur le sexe » racontant la découverte du sexe lesbien d’une adolescente, par Joseph W. Samo. « Delicia et la croisière des caresses » par Siggi Götz sort en 1977. . Franz Antel est derrière le film « Leva lo diavbolo tuo dal convento » en 1973, une comédie érotique; dernier épisode de la saga « Frau Wirthin » composée de « Sweet sexy Susan » ou l’héroïne décède à la fin du film… mais qui eut un tel engouement que pas moins de cinq suites en ont découlé… Les deux premiers films « Sexy Susan Sins Again » (Frau Wirtin hat auch einen Grafen, 1968) et « House of Pleasure » (Frau Wirtin hat auch eine Nichte, 1969) racontent les aventures de Susanne impliquant Napoléon Bonaparte . Les deux films suivants « Sexy Susan Knows How …! » (Frau Wirtin bläst auch gern Trompete, 1970) et « The Hostess Exceeds All Bounds » (Frau Wirtin treibt es jetzt noch toller, 1970) sont sur les exploits de Susanne en Hongrie où elle s’installe après la destitution de Napoléon en 1814. Le dernier film « La comtesse est morte de rire » (Frau Wirtins tolle Töchterlein, 1973), produit trois ans après que le précédent a été conçu comme un dernier chapitre de la vie de Susanne et se détourne des films précédents de la série sous plusieurs aspects, incorporant également de nombreuses images d’archives de films précédents. N’oublions pas un remake produit en 1970 sous le titre « l’histoire de la vie d’une pute viennoise ». Malheureusement cette saga semble perdue et introuvable sur internet.

Alois Brummer nous propose « Obszönitäten » ainsi que « Beichte Einer Liebestollen AKA Sabena » en 1971, « Gefährlicher sex fruhreifer Mädchen » et sa suite tournée la même année, à savoir en 1972, « Beim Jodeln juckt die Lederhose » mais également une relecture d’Heïdi… »Unterm Dirndl wird gejodelt AKA The Erotic Adventures of Heidi » en 1974.

Hans Billian produit pour sa part « Im Gasthaus Zum Scharfen Hirschen » en 1976.

Erwin C. Dietrich réalise « Eine Armee Gretchen » en 1973, un film érotique sous couvert d’un film de guerre.

Jürgen Enz propose quant à lui « Gaudi in der Lederhose » et « Nackt und keß am Königssee » en 1977; « Das liebestolle Internat » en 1982. La même année sort « Aphrodite » de Robert Fuest.

Franz Josef Gottlieb est le réalisateur de « Liebesspiele junger Mädchen » en 1972, « Sylvia im Reich der Wollust AKA Joy of Flying » en 1977 ou encore de « Zartlich, Aber Frech wie Oskar  » en 1980. La même année est produits « Trois tyroliens à Saint Tropez« , de Franz Marischka également réalisateur de « Die Stossburg » en 1974 ou encore de « Liebesspiele junger Madchen 2 » toujours en 1974.

Gunter Otto a produit la série Liebesgrübe aus der lederhose; « Sexexpress Aus Oberbayern » ou « Liebesgrüße aus der Lederhose 3 » de son titre original, en 1977, « Die Versaute Hochzeitsnacht » et « Die Bruchpiloten Vom Königssee » en 1978, « Alley Girls » ou encore « Eine Mutter Namens Waldemar » en 1980.

Mais si il n’y en avait qu’un à sélectionner, nous ne pourrions prendre que la relecture des contes des frères Grimm pour adulte… sorti en 1969.

Maintenant que la boîte de Pandore des contes de fées revisités est ouverte
Continuons d’en faire le tour! Ainsi en 1963 c’est Cendrillon qui est adapté sous le titre « Sinderella and the golden bra » ; film gore ou érotiquement violent initialement prévu pour être une comédie musicale nudiste. En 1969 c’est au tour de Robin des bois d’être revisité, sous le titre « The ribald tales of Robin Hood » par Richard Von Kanter, Erwin C. Dietrich. En 1971 c’est Pinocchio qui voit sa vie érotique revisitée… Sous le titre « The erotic adventures of Pinocchio » par Corey Allen. La même année c’est un conte nordique qui se voit revu et corrigé, « The long swift sword of Siegfried », par Adrian Hoven etDavid F. Friedman. Robert Freeman réécrit, en 1972, les aventures de Zorro, sous le tire « Erotic Adventures of Zorro » et toujours cette même année c’est les 1001 nuits version érotique par Antonio Margheriti, sous le titre « Le mille e una notte ». Petite annecdote, Zorro a été réécrirt version féminne sous le titre « Zorita la vengeuse de la passion« ; En 1976 c’est Alice qui revient au pays des merveilles… sous la direction de Bud Townsend et sous le titre « Alice in wonderland ». Cendrillon repasse à la réécriture en 1977, sous le titre « The other Cinderella » de Michael Pataki. En 1978 sort une adaptation de la belle au bois dormant sous le titre « Adult’s fairy tales » en provenance des états unis réalisé par Harry Tampa. En 1979 c’est Blanche neige qui est revue en version érotique Brésillienne… sous le titre « Histórias Que Nossas Babás Não Contavam » par Oswaldo De Oliveira…et 4 en plus tard une nouvelle relecture de ce compte sera faite en Italie sous le doux titre de « Biancaneve i los 7 sadicios«  par Mario Bianchi. 1986 est l’année ou l’on revoit le petit chaperon rouge, sous le titre « Erotic Adventures of Red Riding Hood« , par Franco Lo Cascio; film (le petit chaperon rouge) à nouveau repris deux ans plus tard par Vince Benedetty sous le titre « Little red riding hood« … mais comme pour sa précédente adaptation, les informations sont littéralement absente… C’est en 1995 que l’histoire d’Aladdin fut réécrit par Joe D’Amato et Franco Lo Cascio sous le titre « Erotic Dreams of Aladdin« . En 1999 on se demanda ce qu’il advint de Blanche Neige et la suite fut donc écrite par Luca Damio sous le titre « Snow white 10 years later« .

La Grande Bretagne a également son lot de films intéressant à explorer, le premier à citer est « Venus in fur » de Jesus Franco, production issue non pas d’un ni deux mais de trois pays, Angelterre, Allemagne et Italie. Ensuite, la trilogie sur la Comtesse Micalla Kamstein composé de « The vampire lover », « Lust for a vampire » et « les sévices de dracula » tourné en 1971. Il ne s’agit pas exactement de films purement érotique mais bien de films d’horreur gothico-érotique soft. En 1974 sort « Vampyres », autre film d’horreur gothico-érotique qui fut en compétition au festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1976. « Emily » qui est un soft core réalisé par Henry Herbert en 1976. En 2006 sort « An erotic werewolf in London », de William Helfire.

Le Danemark est à la tête de films érotique également, dont « Daddy, Darling » de Joseph W. Samo en 1970 réalisé en partenariat avec les Etats Unis mais tourné au Danemark pour plus de liberté sur le sujet de l’érotisme; suivi en 1974 de « I Tyren tegn » de Werner Hedman qui est une comédie érotico pornographique. Ce film s’inscrit d’ailleurs dans une saga de six long métrages s’étallant de 1973 à 1978. Les Six films sont reliés par un signe du zodiaque dans le titre de chaque film. Ils ont été produits par la société cinématographique Happy Film. Le premier film a été réalisé par Finn Karlsson , les cinq autres par Werner Hedman.  « I Jomfruens tegn » (sous le signe de la vierge) est donc le premier de la saga en 1973 suivi du taureau en 1974 puis de « I tvillingernes tegn » (les gémeaux) en 1975, « I lovens tegn » (le lion) en 1976; « skorpionenes tegn » en 1977 (le scorpion) et enfin de « skyttens tegn » (le sagittaire) en 1978… pour ne citer que cette saga.

« All about Anna » , sorti en 2005, évite la classification pornographique grâce à l’absence d’image en gros plan tout en étant explicite dans les relations. En parlant de ce film, All About Anna est le troisième film érotique de Zentropa pour femmes après Constance (1998) et Pink Prison (1999). Ces trois films sont produits selon les critères du Puzzy Power Manifesto établit par Zentropa en 1997.

Le Mexique a bien essayé aussi de se mettre au film érotique… avec La mancha de sangre (littéralement La Tache de sang) est un film mexicain réalisé par l’artiste Adolfo Best Maugard, sur un scénario original de Miguel Ruiz. Réalisé en 1937 ; mais sorti en 1943 pour des raisons de censure. En 1972 sort « La bastarda», un drame érotique. Il faudra attendre 2005 pour voir Batalla en el cielo, qui est un film belgo-franco-germano-mexicain de Carlos Reygadas. Il a été présenté en compétition officielle au festival de Cannes de la même annéee. Puis 2013 pour la sortie de « Deseo« , réalisé par Antonio Zavala Kugler qui est une adaptation de la pièce de théâtre La Ronde écrite par Arthur Schnitzler en 1897…. et présenté au San Diego Latino Film Festival.

Un genre populaire apparaît au Brésil dans les années 1970 : le pornochanchada. Comme son nom l’indique, il s’agit de comédies érotiques, qui ne montrent pas de scènes de sexe explicites. Ces comédies ne nécessitent pas de gros budgets, c’est pourquoi les producteurs indépendants les financent, d’autant plus que leur succès est immédiat. Pour répondre aux quotas de films nationaux diffusés en salles, ces films se développent et évitent la censure malgré le gouvernement dictatorial en place. En réalité, la censure est alors plus politique que culturelle, et ces films réunissent des audiences suffisantes pour rester sur le marché des années durant. Ils n’ont pas manqué de faire réagir la critique devant leur qualité douteuse, mais leur production s’est étendue de São Paulo à Rio de Janeiro.

Les films les plus notables sont en 1974 « A Virgem e o Machão » (pt) de José Mojica Marins et en 1977 « A Árvore dos Sexos » (en) de Sílvio de Abreu.

L’argentine, malgré son manque de budget alloué au cinéma, sa culture et la censure, a malgré tout produit 9 films classés érotiques entre 1967 et 2017. « Carne » sort en 1968, qui est un film de sexploitation racontant l’histoire d’un viol et sa vengeance. Il est à noter que l’édition espagnole de Vanity Fair l’a décrit en 2017 comme  » leur chef-d’œuvre ». Des années après sa sortie, surtout depuis la stabilité démocratique qui a commencé avec la présidence de Raúl Alfonsín en 1983, les films – y compris « Carne », « Fiebre », « Una mariposa en la noche » et « Desnuda en la arena » – ont commencé à être réévalué comme des classiques cultes et des icônes pop. En 2015, Télam a placé Carne à la 4e place de sa liste des «20 films classiques du cinéma érotique», le considérant comme «la représentation totale» de l’œuvre de Bó.

En 1969 sortent deux films, « Embrujada » et « Fuego« , Le film (fuego) n’a pas pu sortir à l’origine en Argentine, alors gouvernée par le dictateur militaire Juan Carlos Onganía . Conseillé par Jaime Cabouli, un distributeur bien connu, Bó et Sarli se sont rendus à New York avec le négatif du film pour le distribuer ouvertement et librement. Fuego a été considéré comme « un jalon dans l’histoire du cinéma argentin  » et l’un des « pics érotiques » de Sarli. La relation entre Isabel Sarli et les personnages d’Alba Mujica est l’une des premières représentations du lesbianisme dans le cinéma argentin.

Cette même année sort « Deliciosamente Amoral » ; le film « Fiebre » sort en 1971 puis « Intimacies of a prostitute » en 1972. « Insatiable » en 1976 et sa suite, « insatiable 2 » parue en 1984, sortent du lot de films dit « sexploitation » pour le drame érotique. « Naked tango » est produit en 1990, toujours sous la houlette de « drame érotique » suivi en 2017 de « Desire » qui est un thriller érotique.

Avant de passer au cinéma américain, il faudrait toucher un mot du cinéma Russe. En effet, si le film érotique est le sous genre le moins représenté, on peut malgré tout citer quelques films intéressants. Ainsi en 1962 sort « L’homme amphibie », basé sur le roman d’Alexander Beliaïev, qui est devenu instantanément culte pour les fans de fiction. Ce film contient la première scène érotique de toute l’histoire soviétique… Anazstasia Vertinskaïa se montre en maillot de bain… à peine neuf ans après la disparition de Staline ! D'ailleurs, en parlant de l'homme amphibie, saviez-vous qu'il s'agit là de la première adaptation d'un film qui fut, à l'époque refusé par l'ensemble des studios américains puis européen... et qui fut malgré tout tourné en 2017 sous le titre « la forme de l'eau » ?

En 1988 sort « La petite Véra », film à doublement encenser car il est le premier à montrer des mamelons apparents sous les vêtements et contient la première scène de rapports sexuels. Ce film a été vu par cinquante millions de Soviétiques propulsant Negoda en première actrice Soviétique à faire la couverture de Play Boy ! Ce film était tellement réaliste sur la situation du peuple russe qu’il a ouvert la voie à d’autres genres cinématographiques, à savoir la violence domestique, la prostitution et le crime.

« Intergirl » sort en 1989, de Piotr Todorovski, drame qui raconte les déboires d’une infirmière prostituée… En réalité, le réalisateur, auteur de film de guerre et vainqueur d’un Oscar ne voulait pas faire une une histoire de prostituée; c’est sa femme qui l’a emmené dans les hôtels pour lui montrer la réalité des femmes russes. Et le film devait raconter l’histoire d’une femme ne pouvant concrétiser ses ambitions à l’époque soviétique… Le film a été mal compris, l’héroïne devenant l’exemple à suivre pour gagner de l’argent facilement dans un pays et une époque où il n’y avait rien à manger.

« La brune à 30 Kopeks » sort en 1991 et est une comédie sur une prostituée qui s’assume…au point de planifier l’ouverture d’un bordel dans le musée d’histoire local.

Quelques films sont également issus du cinéma Australien dont « Fantasm » en 1976 par Richard Franklin; et sa suite en 1977 sous le titre « Fantasm come again« ; films à sketchs explorant les fantasmes féminin les plus courants des femmes. En 1979 sort « Felicity« , film de sexploitation erotic drama de Jon D. Lamond.

Le Québec n’est pas étranger au mouvement, entrant dans la ronde avec une vague de films érotiques qui commence par « Valérie » (1968), avec Danielle Ouimet, suivi de « L’Initiation » (1970) et de « Deux femmes en or » (1970). Quoique relativement peu explicites, ces films prennent une signification particulière dans cette province en pleine Révolution tranquille à peine sortie du carcan moralisateur séculaire de l’Église; aussi ces films auront-ils un grand retentissement et remporteront-ils un grand succès commercial. On peut également citer « Penthouse love story » en 1987.

Le mouvement Hardcore (acte non simulé) s’installe aux Etats Unis en 1969 et commence sur la côte Ouest, San Francisco, avant de s’étendre rapidement au reste du monde. Et le film « Gorge profonde » (1972) sort six ans après la fin définitive du code Hays aux Etats Unis, deux ans après « Woodstock » (Michael Wadleigh, 1970) et alors que le gouvernement Nixon vacille face à la contestation contre le Vietnam. A l’ombre de la contestation politique, monte la contestation contre les mœurs traditionnelles.

Parlons du réalisateur de ce film qui a tout changé; Gerard Damiano; Il a d’abord tourné quatre petits films sexy à l’ombre de Russ Meyer (qui a toujours frôlé la représentation de l’acte sexuel) puis explose avec deux films : un film phénomène et un film fondateur : « Gorge profonde » est le film phénomène qui repose sur un gimmick : l’héroïne a le clitoris situé au fond de la gorge et ne peut éprouver du plaisir qu’en pratiquant des fellations extraordinairement profondes. Le film est tourné en six jours pour 20 000 à 22 000 dollars et va rapporter « dit-on » environ 600 millions de dollars. C’est le premier film pornographique qui sort dans les salles américaines avec une diffusion nationale puis internationale par la suite. Cela suscite descentes de police, fermeture de salles, batailles dans les rues et même un procès contre Harry Reems, l’acteur masculin principal qui écope de cinq ans d’emprisonnement mais qui, heureusement, gagnera en appel. Ironie de l’histoire qui contribuera à la gloire du film, le mystérieux informateur qui déclencha le Watergate sera surnommé « Gorge profonde ». Et dans la foulée sa suite, « Deepthroat 2« . S’en suit, en 2005, un documentaire nommé « Inside Deep Throat » revenant largement sur les deux films et leurs contexte.

« L’enfer pour miss Jones » (1973) est le second film fondateur. Au lieu de l’actrice de dix-neuf ans qu’il avait prévu d’employer, Damiano choisit la cantinière du studio, un ex-mannequin, ex-danseuse. Elle débute dans le cinéma, qui plus est pornographique, à trente-sept ans. Dans sa longue carrière, Damiano privilégiera toujours les héroïnes du commun, femmes esseulées, victimes de la société, bien loin des jeunes modèles sexy, serviles et décomplexées des années 90. Le succès fera que pas moins de 6 suites seront réalisées. « The devil in miss Jones 2 » sort en 1982; « A new begining » en 1986; « the final outrage » en 1986; « the inferno » en 1995; « The devil in miss jones 6 » en 1999 et « the new devil in miss jones » en 2005. Un spinoff existe également, paru en 1978, nommé « Lovelace meet Miss Jones » 

A la fin des années 70, ces deux succès et celui de « Derrière la porte verte » (Behind The Green Door), incitent des cinéastes américains à réaliser en 35 mm des longs-métrages sophistiqués afin d’attirer dans les salles un plus large public. Aux Etats-Unis, c’est l’avènement du « Porno Chic », actrices cultes, scénarios astucieux, ton libertaire : c’est l’âge d’or du X américain avec »Fièvre au lycée » (Robert McCallum, 1978).

C’est dès le début des années 80 que la magic wand fait son apparition au cinéma, dans l’orgasme non simulé du film « Deep Inside Annie Spinkle« … dont l’actrice porno eut réellement un orgasme face caméra; ce qui était en soi une révolution pour l’époque. Le fim « Debbie does dallas » est certainement le second a avoir engendré autant de suite et de spin off qu’Emmanuelle.

« Debbie does Dallas » (Jim Clark, 1978) et ses suites « Debbie does Dallas 2 » en 1981; « Debbie does Dallas 3 » en 1985. L’actrice Bamby Wood décède malheureusement et dans des circonstances douteuses en 1986… ce qui n’empêche pas la saga de reprendre ou de continuer sans elle. Ainsi « Debbie does dallas 4 » et « Debbie does dallas 5 » sortent en 1988; « Debbie does dallas again » en 1993; Alors que le rôle de Debbie échouait à différentes stars au gré des volumes et que la saga devenait un « porno classique », Vivid reprend la base de l’histoire et la ré-adapte, redonnant ainsi ses lettres d’or au « porno chic » engendré par cette série et surtout ses deux premiers opus. »Debbie does dallas the next generation » sort donc en 1998. D’autres suites sont tournées dont « Debbie does dallas 99 », « Debbie does dallas the revange », « Debbie does dallas east vs west » et enfin « Debbie does dallas… again » mais ces derniers ne semblent pas disponible sur les plateformes de streaming… Ça c’est pour la saga originale… il existe également des spin off dont « Debbie en voyage » avec « Debbie does Hawaii » (1979), « Debbie does Las Vegas » (1981), « Debbie does wall street » (1991), « Debbie does new orleans » (2000); la saga « debbie does them all » « Debbie does them all 1 » (1985), « Debbie does them all 2 » (1988), « Debbie does them all 3 » (1989); « Debbie à l’école » « Debbie goes to college » (1986), « Debbie class of 88 » (1988), « Debbie class of 95 » (1995); ou encore « Debbie femme au foyer », « Debbie does dishes » (1986), « Debbie does dishes 2 » (1986) sans parler de « Debbie for president » (1988), ou « Debbie for hiring » (1988)… et tout cela sans compter la comédie musicale et un documentaire sur la saga nommé « Debbie does dallas uncovered »…. qui est issus d’une série de documentaire sur le côté obscure du porno qu’il serait intéressant d’aborder.

Donc, « The dark side of porn » est une série de documentaire en deux saisons tournées en 2005 et 2006 revenants sur l’industrie du porno.

Episode 01 : l’arrêt du porno reviens sur le cas de Darren James qui a été diagnostiqué séropositif au début de 2004, ce qui a conduit à la fermeture de deux mois de l’industrie du cinéma pour adultes à Los Angeles. Avec Sharon Mitchell , fondatrice de la Adult Industry Medical Health Care Foundation et Rob Black , producteur de pornographie gonzo .

Episode 02 : Le journal d’une vierge du porno donne un aperçu de la vie des nouveaux venus dans le divertissement pour adultes. De l’approche initiale à une agence glamour et de la première séance photo sexy au test du VIH, à l’audition et au premier tournage hardcore, cela montre la réalité concrète de ce que signifie travailler dans l’industrie pornographique en Grande-Bretagne aujourd’hui. Rapporté par Andrea Oliver.

Episode 03 : Debbie à découvert connu sous le nom de The Curse of Debbie Does Dallas, dans la veine de Inside Deep Throat , il examine l’histoire de la production et de la commercialisation du hit culte de 1978, Debbie Does Dallas , et est une étude de l’industrie du porno dans les années 1970. Des entretiens avec d’anciennes stars du porno tentent également de découvrir le mystère de Bambi Woods , la starlette qui a disparu de l’industrie peu de temps après Debbie Does Dallas et qui aurait des liens avec la mafia et des problèmes avec le FBI . Comprend des interviews de Robin Byrd , actrice du film et de Bill Kelly, un ancien agent du FBI qui a déjà travaillé sur une opération d’infiltration pour arrêter les producteurs pornographiques.

Episode 04 : La mort d’une star  examine le mystère entourant la mort de Lolo Ferrari. Avec des entretiens francs avec la mère de Lola, son chirurgien plasticien et son mari. Rapporté parJamie Glover.

Episode 05 : Le porno amateur  examine ce qui se passe dans l’industrie du sexe britannique, où de nouveaux acteurs masculins font la queue pour faire un travail sans être payés.

Episode 06 : Moi et mes esclaves est centré sur « Rick », maître BDSM professionnel qui veut quitter le travail après l’avoir fait pendant 25 ans. Sur une période de plus d’un an, Rick parle intimement de sa vie.

Episode 07 Hunting Emmanuelle examine l’impact culturel du film Emmanuelle. Avec une interview avec Sylvia Kristel.

Episode 08 A propos des snuff movies présente le cas allemand de 1997 où Ernst Dieter Korzen et Stefan Michael Mahn ont kidnappé une prostituée et enregistré sa torture. Rapporté par Ian Michie. Il comprend une interview avec le surintendant détective britannique Michael Hames

Episode 09 The real animal farm se penche sur l’histoire des films pornos de bestialité et discute de la célèbre vidéo Animal Farm. Plusieurs personnes interrogées, dont David Kerekes (co-auteur deKilling For Culture and See No Evil ), l’auteur Phil Tonge , l’écrivain féministe Germaine Greer et le pornographe britannique Ben Dover , ont tous admis avoir vu des bootlegs de Animal Farm dans les années 1980, mais ils ignoraient apparemment qu’il n’existait pas de tel film – l’entité désignée comme telle n’était qu’un certain nombre de courts métrages de bestialité existants collés ensemble. Le documentaire a également raconté l’histoire de Bodil Joensen, une jeune femme psychologiquement traumatisée dont la brève notoriété de « Reine de la bestialité » a été suivie d’une spirale descendante d’abus d’alcool et de prostitution avant sa mort d’une cirrhose du foie à l’âge de quarante ans, et a présenté une interview avec le pornographe danois Ole Ege. Rapporté par John Simm.

Une autre boîte de Pandore a été ouverte et il serait dommage de ne pas s’y intéresser… les parodies de films en version érotique et pornographique. Nous avons déjà traité des contes en version érotique et effleuré le sujet avec le rapprochement entre OK Coral et Règlement de femme à OQ Coral… il est grand temps de pousser cette porte et de voir d’autres parodies et réadaptations.

Commençons avec la science-fiction et star wars qui fut parodié en « Star Babe » en 1977, « Sex Wars » en 1985, « Porn Wars« , « porn wars 2« , « porn wars 3 » en 2006, « Star Wars XXX a porn parody » en 2011 et « star wars underworld a xxx parody » en 2016 qui parodie la série éponyme abandonnée sans oublier « Star Wars the last temptation » en 2017.

X-Files, au frontière du réel a été revu et corrigé en « Sex Files, a XXX parody » en 2009, notons que la parodie a obtenu 15 nominations aux AVN Awards en 2010, remportant les récompenses de la meilleure parodie et de la meilleure actrice pour Kimberly Kane. La 20th Century Fox, productrice de la série originelle, s’est déclarée scandalisée par cette parodie. Mais également « The sex files alien erotica 1 » en 1998 et « The Sex Files Alien Erotica 2 » en 2000.

Avatar de James Cameron a eu également droit à sa version X sous le titre « This ain’t Avatar » en 2009 et « This ain’t Avatar 2 escape from Pandwhora » en 2010.

Men in black a été revisité et corrigé en Woman in Black; deux versions portent le même nom, l’une est française l’autre est anglophone. De là à dire que c’est fidèle au film original…

Star Trek est aussi passé par la case adaptation… déjà en 1970 avec « Star Trek Hunk » et en 1979 « Starship eros » qui est une version lesbienne de star trek; La saga sex trek commence en 1990 avec « Sex trek the next penetration« puis « Star trek 2 the search for sperm » en 1991, « star trek 3 The wrath of Bob » en 1992, « star trek 4 the next orgasm » et « Star trek 5 Deep space sex » en 1994, « Star Trek Deep Throat 9 » sort en 2002 suivi en 2007 avec « Ejaculer là où personne n’avait éjaculé avant » , sa suite directe étant « Star trek the man eater » la même année; en 2011 ce fut « Star Trek the next generation a XXX parody » suivi de « This ain’t star trek a XXX parody 2 : The butterfly effect »; en 2013 « This ain’t star trek 3 it’s a parody ».

Restons dans la fiction mais cette fois dans le monde des super héros … et allons-y pour Super Man, puisque c’est le premier des super héros à avoir été créer… Ainsi « Superman XXX » réécrit le second film de la saga en 2011. En 2013 sort « Superman VS Spiderman » Une parodie de deux des héros les plus connus, Superman de l’écurie DC et Spider-Man de l’écurie Marvel. Le film s’inspire de la bande dessinée hors série du même nom. Ryan Driller qui incarné le natif de Krypton dans la parodie de Superman, reprend son rôle, de même pour Xander Corvus alias Spider-Man.. Superman est évidement devenu Supergirl, on dénombre malheureusement plusieurs versions ayant toutes le même titre; « Super girl » mais aussi « Supergirl an XXX parody the pink pussy » et « Supergirl XXX » sorti en 2011.

Batman est le second que je propose… Pour commencer avec les personnages des années 60, rien ne vaut « Justice league wonderfuck » sorti en 2010. cette même année sort « BatFxx » qui parodie cette fois l’univers de batman the dark kinght. Ensuite… on pourrait citer « Batman cat woman and joker« . Mais Batman est également devenu Batgirl dans « Batgirl a batman parody« . Pour rester dans l’univers de Batman, on pourrait aussi parler de Catwoman qui a eu ses adaptation. « Catwoman attack on arkham » ou encore « The curse of catwoman » et « catwoman blue bird« . Il ne faudrait pas oublier « Splatman« , qui est une parodie de Batman, sorti en 1992 qui se base également sur les personnages de la série et du film de 1966. « Darknight a xxx parody » revient sur the dark knight rises.

Captain Marvel propose deux réécritures « Captain Marvel XXX » et « Captain Marvel Studio » .

Captain America a aussi sa version X, sous le titre « Captain America the first avenger sexual parody » 

Passons à Spiderman et son adaptation de 2011 « Spiderman XXX » et sa suite directe, « spiderman xxx 2 » qui est une parodie des Spider-Man de Sam Raimi. On constate quelques différence, outre certaines scènes reprise comme celle de Mary-Jane embrassant Spider-Man suspendue à sa toile où le baiser est remplacer par une fellation, le méchant n’est par exemple pas le Bouffon Vert, mais Electro. On notera la présente aussi de personnages qui ne sont pas dans le film de 2002 tels que Wilson Fisk alias Le Caïd ou bien encore Black Widow, celle-ci étant présente pour enrôler le Tisseur dans le groupe des Vengeurs (chose alors impossible dans les versions officielles puisque les films Spider-Man et les Vengeurs étaient produits par deux sociétés de production différente, Columbia et Marvel Studio).

Et vraiment, je n'ai fait qu'une très maigre sélection, sachez qu'à peu près tous les films ont eu droit à leur version érotique ou pornographique !


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