Des comptines pas si anodynes...

Parlons d’abord de « la pêche aux moules », comptine du 18e siècle rendue populaire par Jacques Martin qui en fit l’hymne de son émission « le petit rapporteur » en 1975. En réalité, cette chanson raconte les troubles d’une jeune fille face aux « gens de la ville »… qui remplaça rapidement « les garçons de Marennes ». Donc, comprenez « les hommes ». le panier est une référence à la virginité.

Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… si le loup y était, il nous mangerait… c’est une comptine qui met les jeunes filles en garde contre les hommes qui sont des obsédés sexuels. Les bois représentent les lieux ou les jeunes filles ne devraient pas se rendre. 

Et celle-ci… j’ai descendu dans mon jardin, pour y cueillir du romarin. J’en avais pas cueilli trois brin qu’un rossignol vint sur ma main et me dit trois mots en latin. Que les hommes ne valent rien et les garçons encore moins et des dames il ne dit rien. Gentil coqu’licot mesdames, gentil coqu’licot nouveau… Que faut-il comprendre en réalité… deux choses, la première est que le sexe masculin (homme et jeunes hommes) ne sont intéressés que par la sexualité. La seconde est une lecture subtile… il s’agit d’un homme qui s’introduit dans le jardin d’une jeune fille (le rossignol) dans le but de la séduire, se plaçant au-dessus des autres hommes.

Il était une bergère… qui gardait ses moutons, en fit un fromage et son chat qui n’y mis pas la patte mais le menton… ce qui est omis dans cette histoire c’est la fin. La bergère tue son chat, se rend à confesse et comme pénitence se retrouve à embrasser le curé. Ça, c’est l’explication du texte. Maintenant les métaphores utilisées… la bergère qui garde ses moutons, la bergère, c’est la femme. Les moutons sont tous les plaisirs qu’elle peut procurer à un homme. Faire un fromage… avoir envie de sexualité. Le chat c’est l’homme qui convoite la femme. L’air fripon c’est la demande de sexualité de l’homme à la femme. Y mettre la patte, c’est toucher le corps de la femme. Avoir du bâton c’est une fellation. Il y mit le menton, c’est pratiquer un cunnilingus. Il me faut souligner également qu’ « aller au fromage » c’est avoir des relations hors mariage. La bergère en colère, comprenez la bergère qui a eu un orgasme… tua le p’tit chaton… fit jouir l’homme à son tour. Aller à confesse pour obtenir son pardon n’a rien de sexuel, si ce n’est qu’on confesse un acte sexuel uniquement lorsqu’il a lieu hors mariage. La pénitence de s’embrasser… c’est repasser à la casserole avec le curé qui manifestement se sentait bien seul et sauta sur l’occasion. La pénitence est douce, nous recommencerons… il est manifeste que la bergère, la pucelle (qui ne l’est plus pour le coup) a apprécié autant son amant que le curé.

Allé, tous en chœur… c’est la mère Michel qui a perdu son chat… qui crie par la fenêtre à qui le lui rendra. C’est le père Lustucru qui lui a répondu allez la mère michel votre chat n’est pas perdu. C’est la mère Michel qui lui a demandé, mon chat n’est pas perdu vous l’avez donc trouvé ? C’est le père lustucru qui lui a répondu, donnez une récompense il vous sera rendu.

Le premier qui croit à un chat kidnappé contre ranson… est bien naïf. On décortique ? la « mère Michel » est le pseudonyme des années 1700 pour parler des jeunes filles vierges. Perdre son chat signifie perdre sa virginité. Crier à la fenêtre à qui la lui rendra… peut se comprendre dans deux sens, soit la mère Michel crie après l’homme qui s’enfuit… soit elle exprime le plaisir pris et en redemande. Le père Lustucru… l’eus tu cru… répond que sa virginité est perdue mais pas le plaisir qui est lié à la sexualité. La mère Michel, ne comprenant pas tout à fait les propos tenus demande si on peut ravoir une virginité… et le père Lustucru de lui dire qu’après s’être donné à un homme hors mariage, il ne lui reste que la prostitution… et que sa « virginité avec chaque homme se monnaie ». 

Sans aucuns doutes vous avez déjà fredonné « nous n’irons plus au bois les lauriers sont coupés. La belle que voilà viendra les ramasser. Entrez dans la danse, voyez comme on danse, sautez dansez, embrassez qui vous voudrez. La belle que voilà ira les ramasser. Mais les lauriers du bois les laisserons nous coupés ? Non chacune à son tour ira les ramasser. Si la cigale y dort il ne faut pas la blesser. Le chant du rossignol viendra la réveiller. Et aussi la fauvette avec son doux gosier. Et jeanne la bergère avec son blanc panier, allant cueillir la fraise et la fleur d’églantier. Cigale ma cigale, allons il faut chanter, car les lauriers du bois sont déjà repoussés.

Il y a deux lectures à ce texte… le premier est une ode aux maisons de passes. Le bois c’est le lieu de prostitution. Les lauriers sont les hommes. Coupés, c’est qu’ils ont déjà été satisfaits… ramasser les lauriers c’est faire payer les hommes. Les maisons close étaient généralement des tavernes ou l’on chantait et dansait… et embrassait celle avec qui on souhait avoir des rapports. Laisser les lauriers coupés, non chacune ira les ramasser… c’est le fait que plusieurs femmes peuvent s’occuper du même homme. Le chant du rossignol… c’est le bruit de la sexualité, tout comme la fauvette… l’un étant le cri de l’homme, l’autre de la femme. La cigale c’est la prostituée qui est fatiguée. Jeanne la bergère c’est la nouvelle venue dans l’équipe de prostituée, son blanc panier étant sa virginité dans ce milieu… cueillir la fraise et la fleur d’églantier c’est le sexe de l’homme et l’acte de pénétration… La cigale c’est une prostituée établie.

La seconde lecture de ce texte est liée à Louis XIV lorsqu’à la fin de sa vie se tourna vers la religion… et fit fermer les maisons closes, qui étaient identifiées par une branche de laurier apposées sur la porte… il faut ajouter que les maladies sexuellement transmissibles avaient frappé et fermer les maisons de joie était également une nécessité. La réouverture des bordels eu lieu en 1753 avec Louis XV et la marquise de Pompadour… qui en fit la demande en remerciements de ses « services ».

Il court il court le furet… est une contrepèterie. Comprenez « il fourre il fourre le curé » et c’est donc une critique de la politique du régent Philipe d’Orléans et ses mœurs… on l’attaque à travers cette comptine en visant le cardinal Guillaume Dubois réputé pour être très proche des dames de la cour…

Au clair de la lune peut paraître plus douce et innocente… aux premiers abords. Penchons-nous sur le texte un instant. « au clair de la lune », comprenez qu’au moyen âge les soirées et les nuits étaient bien longue, surtout lorsqu’on est célibataire. « Mon ami pierrot, prête moi ta plume pour écrire un mot », la plume c’est le sexe de l’homme… écrire un mot, c’est chanter l’orgasme. « Ma chandelle est morte » c’est une manière de dire que l’homme n’a plus d’érection. « Ouvre-moi ta porte pour l’amour de dieu »… c’est la demande de sexualité et surtout d’atteindre l’orgasme. « Car dans la cuisine ont bat le briquet », battre le briquet c’est avoir un rapport sexuel. « on chercha la plume, on chercha le feu » comprenez le sexe de l’homme et l’acte sexuel… mais également la pénétration et la sodomie.


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