A propos du sexe féminin

A propos du sexe féminin

Si le sexe féminin est très vite devenu « gênant à montrer » ce ne fut pas toujours le cas… dans l’antiquité, les femmes montraient aisément leur sexe. Ainsi, Hérodote raconte qu’en Egypte les pèlerins qui remontaient le Nil jusqu’à Bubastis étaient salués depuis la rive par des femmes adulte montrant leur sexe et des adolescentes montrant leurs fesses. Selon Diodore de Sicile, les femmes se présentaient aux visiteurs les cuisses bien écartées. Plutarque raconte que les femmes soulevaient leurs robe (toge… jupe) face aux militaires…ceci dans le but de leur faire honneur.

En Grèce le sexe féminin était mal vu… physiquement parlant parce que sur le plan métaphorique et rituel il en était tout autre. A Eleusis et Syracuse, durant le carnaval (qui est une pratique païenne), les femmes ne portaient rien sous la ceinture… et on célébrait le sexe féminin avec des symboles à son image ou avec des gâteaux en forme de vagin.

Sur le plan des divinités, le sexe féminin est également sacré, on pourrait parler des statues retrouvées par milliers à la déesse mère, statues de femmes nue montrant à la fois la poitrine et le sexe exposé… ou les Baubo qui représentent la femme jambes écartée et dont le sexe est la partie la mieux réalisée… et ceci dans le but de plaire aux Dieux. En parlant de ceux-ci on pourrait citer Hadès qui enlève Perséphone que Déméter, sa mère, lui laisse à contre cœur six mois sur l’année… justifiant ainsi les saisons. Les six mois qu’elle passe en enfer avec son mari font l’hiver, Déméter est triste, et les six mois sur terre faisant l’été… et durant l’hiver, les femmes soulevaient leurs robes régulièrement pour faire rire Déméter et lui rappeler sa fille qui vivait nue.

On continue mais de l’autre côté du globe… les notables de Banhar de Kon Tum, au Vietnam, ont leurs tombes ornées de statuettes de femmes nues… qui visent à rassurer la famille sur le bien-être de la vie après la mort. 

Au Japon ce serait la déesse soleil Amaterasu qui se mettrait en colère régulièrement, privant le monde de lumière (les éclipse) jusqu’à ce que la déesse Ame No Uzume fasse rire le ciel en dévoilant son sexe. Ce qui justifie largement que le sexe féminin y soit bien plus un patrimoine culturel que le sexe de l’homme non ? Et là je fais référence au Shunga, les dessins érotiques traditionnels. En parlant de tradition, durant la seconde guerre mondiale, les soldats japonais avaient tous en poche au moins une photo de sexe féminin explicite en guise de porte bonheur. Et allons au bout du sujet… le porno japonais impose de montrer le vagin… et ce sont nos amis japonais qui produisent les sexes toys les plus impressionnant et sophistiqués visant à donner du plaisir à la femme !

Revenons en Europe et en Irlande plus précisément… les statues païennes de femmes au sexe exagéré qui écartent leurs lèvres à pleine mains sont les Sheila Na Gig… on en compte par dizaines. Mais on trouve également le sexe féminin sur les boucliers et autres chars de guerre, la décoration de choix étant des gorgones le sexe au vent, qu’on qualifie de style phallique agressif.

Et de nos jours… on a tout simplement oublié tout cela, plaçant une culote sur l’imaginaire et faisant du vagin une absence de pénis, un contenant sans contenu… un désert culturel. Quel désastre non ?


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